Supposons que le monde soit responsable de ma paix intérieure… le bonheur ou le malheur dépendrait alors de celui-ci. En pareil cas, je serais dans un état de frayeur et d’impuissance sans répit, puisque tout change, tout le temps.
Reconnaître que ses pensées sont la seule cause de son état d’esprit est essentiel pour reprendre son pouvoir. Cause et effet ne peuvent être séparés ni différents. Contrôler les effets de ses pensées d’opposition, c’est manifester la volonté d’être victime et responsabiliser le monde pour son manque de paix. Ce système de pensée au cœur de tous les conflits alimente culpabilité et peur et fait tourner la roue du temps. Le bon usage du temps consiste à reconnaître l’amour, son héritage naturel, en acceptant d’abandonner ses résistances.
Chacun d’entre nous symbolise un infime fragment de la dualité de l’esprit dont le monde reflète la complexité. Les opposés ne seront jamais compatibles. Tenter de réconcilier l’amour et la peur est impossible : en présence de l’un, l’autre disparaît. Toutefois, seul l’amour est réel. Je n’ai pas souvenir du début de la dualité de l’esprit, mais j’ai conscience des pensées d’opposition.
J’ai dit que tu n’avais que deux émotions, l’amour et la peur.* La perception de la souffrance, quelle que soit son apparence, reflète des pensées empreintes de peur projetées hors de l’esprit. La projection fait la perception.* De la même façon que personne n’est conscient que l’esprit projette ses rêves la nuit, nul n’est conscient qu’il observe ses projections, durant le jour.
Dans l’univers spatio-temporel, « le rêve », la souffrance est perceptible à cause des pensées qui la sous-tendent. Chacun est libre de garder les pensées qu’il choisit de croire, mais l’expérience démontre qu’une pensée aimante donne paix et joie. En revanche, une pensée sans amour crée un mal-être au-dedans reflété au-dehors. Reprendre son pouvoir consiste donc à abandonner les pensées qui s’opposent à sa paix d’esprit.
En éveillant sa conscience, ses relations se transforment de champs de bataille en classes de pardon. Auparavant, je défendais mes réactions égotiques projetées sur autrui, mais perçues faussement comme des attaques provenant de l’extérieur. Dorénavant, j’observe mes réactions sans y donner suite. Elles s’apaisent doucement. Voici le changement qu’apporte la perception vraie : ce qui était projeté au-dehors est vu au-dedans, et là le pardon le laisse disparaître.*
C’est la voie de la responsabilisation donnant paix et liberté. C’est simple, mais pas facile en raison de l’orgueil. Reconnaître ses projections, c’est admettre ses erreurs de jugement. Cet aveu demande humilité.
Les miracles m’ont démontré que le pardon rétablit ma paix intérieure, sans effort. Le véritable effort consiste à l’accepter, car le pardon menace l’ego qui ne peut survivre sans jugement. Mais plus je suis témoin de miracles, plus ma conscience s’éveille. À présent, le monde n’est plus le centre de mon intérêt. C’est ma paix d’esprit qui détient la première place. Tout en vaquant à mes activités quotidiennes, mon attention reste tournée vers l’intérieur observant les réactions de l’ego, sans jugement. C’est mon véritable pouvoir.
Quand la voix du jugement se tait, inévitablement, la paix se fait sentir révélant ma réalité spirituelle inaltérable. C’est ma sécurité absolue. Sans défense, l’amour du Soi inspire ma conscience pour mon plus grand bien et celui de tous. L’amour est la voie dans laquelle je marche avec gratitude.*
De tout cœur merci pour toute l’aide reçue.
*Extraits de Un cours en miracles