Si l’on m’avait demandé, au début de mon cheminement intérieur, ce que je cherchais, je crois que j’aurais répondu : « Être moi-même ». Être moi-même, simplement être moi-même, s’est avéré un programme beaucoup plus vaste que ce que je pouvais imaginer au départ.
Apprendre à accepter mon corps, à l’habiter, à l’honorer.
Découvrir l’héritage familial qui a fait de moi ce que je suis, l’étoffe dont je suis tissée.
Connaître mes désirs inconscients, mes motivations profondes qui créent ma vie telle qu’elle est, pour le meilleur et pour le pire.
Connaître mes pensées secrètes, mes espoirs et mes désespoirs, mes attentes et mes déceptions, mes forces et mes faiblesses.
Faire la connaissance de mes alliés et de mes fidèles adversaires.
Reconnaître les élans de mon cœur… et ses replis stratégiques.
Aimer la nuit comme le jour, l’ombre comme la lumière.
Intégrer le oui infini du féminin et le non impétueux du masculin. Ne pas craindre de mettre les pieds dans la vase, mais résister à s’y complaire. Porter l’épée pour briser les chaînes qui nous tiennent prisonniers sans toutefois couper les têtes.
Accepter les forces opposées. Sans chercher la bataille, ne pas se défiler. Sans s’accrocher à la paix à tout prix, savoir la goûter quand elle s’installe.
Accueillir la mort et se laisser aller puis s’ouvrir au nouveau qui émerge.
Honorer Celui en qui tous les opposés s’unissent et ne font plus qu’un. Le laisser répondre à la question « Qui suis-je? » L’écouter dans le silence, lui offrir son cœur, sa vie et, tranquille, laisser Ses mains nous façonner, comme d’un minuscule pépin, Il fait le pommier qui embaume de ses fleurs et nourrit de ses fruits.
Être soi-même… Qui peut nous l’enseigner? Personne et, en même temps, les maîtres sont partout si l’on ouvre les yeux.
Être soi-même comme l’eau ruisselle et suit son cours en chantant. Comme le feu brille et brûle, comme la terre est accueillante, fertile et généreuse, comme le vent souffle et fait danser les branches.
Être soi-même comme la montagne est haute et fière.
Comme le pigeon roucoule et comme le chien aboie.
Être soi-même en se sachant unique et relié à tout ce qui vit. Plus petit que l’ombre d’un grain de sable et plus vaste que le ciel.
Être soi-même dans les petits gestes comme dans les grandes choses.
Être soi-même comme on respire, comme le cœur bat, sans y penser.
Être soi-même comme l’enfant se laisse tomber dans les bras de sa mère, sûr d’être attrapé à temps.
Être soi-même comme l’arbre laisse tomber ses feuilles à l’automne et reverdit, tout neuf, au printemps.
Être soi-même comme on s’éveille d’un long hiver, comme on ouvre son cœur et ses mains, tremblant, vibrant, vivant.
Au fil de ma recherche, j’ai réalisé que cette invitation, c’est la vie qui nous la fait à tout moment. Elle n’attend de nous rien de plus, mais surtout rien de moins : Être soi-même unifié et libre.
Katia Daudelin
Directrice de l’Arc-en-ciel, centre de réalisation de soi
Coanimatrice de La Quête de liberté, un séminaire de 8 jours utilisant le pouvoir transformateur des rêves, des mythes et des archétypes. Tél. : 514 335-0948 www.larcenciel.org