On s’entraîne pour retrouver la ligne, augmenter sa capacité cardiovasculaire, maintenir une bonne santé… Mais saviez-vous que bien dormir est un entraînement comme les autres?
On a tendance à l’oublier, mais bien que le sommeil soit un besoin inné, le « savoir dormir », comme le « savoir marcher » ou le « savoir manger », doit être acquis. Si le sommeil est un apprentissage qui se fait en bas âge, il est possible que des circonstances de la vie nous fassent perdre de vue l’entraînement de départ que nous avons fait, consciemment ou non, pour arriver à le consolider. D’autant plus que lorsque nous étions petits, plusieurs d’entre nous se faisaient mettre au lit et lever par leurs parents… alors que plus tard, nous adoptons des comportements parfois bien différents de ceux qui nous avaient permis, durant l’enfance, d’apprendre à consolider notre sommeil.
Si on se casse une jambe, on ne se mettra pas à croire qu’on ne sera plus jamais capable de marcher. On prendra le temps qu’il faut pour réapprendre à faire des pas, un à un. De la même façon, si le sommeil commence à faire défaut, il est absurde de penser qu’on pourrait ne plus jamais être capable de dormir. Au fait, c’est précisément cette pensée qui finira par nous en empêcher. Il n’est pas question de se laisser aller à cette croyance irrationnelle une seule seconde, puisque, si nous avons pu apprendre à dormir, nous pouvons toujours réapprendre. Il suffit de retrouver le chemin qui nous a déjà permis de le faire et que nous avons perdu de vue quelque part, en cours de route. Et c’est là que parfois, on peut avoir besoin de se faire tenir par la main afin de se réapproprier les outils qui permettent de reprendre son chemin de plus belle.
Dormir comme nous le faisons dans la société actuelle est un conditionnement. L’homme des cavernes ne dormait pas comme nous. Vivant au cœur même de l’écosystème, il devait rester alerte aux prédateurs potentiels et s’assoupissait quand le temps était opportun. Il ne travaillait pas non plus de 9 h à 17 h : il était soumis aux lois de la nature. Ainsi, son sommeil pouvait être bien plus variable et fragmenté que le nôtre.
Toutefois, notre société contemporaine a décrété que nous devions être productifs entre 9 h et 17 h, ce qui nous force à concentrer notre plage de sommeil entre 20 h et 8 h, selon des horaires et durées variables pour chacun. Alors que, bébé, on ne dort que quelques heures d’affilée, on nous a appris à « faire nos nuits », et nos parents avaient bien hâte que nous « calins » notre sommeil et parvenions à dormir idéalement huit heures d’affilée afin qu’eux-mêmes puissent maintenir leurs standards de productivité le jour. Cet entraînement s’est fait dès nos premières années de vie dans le but de consolider notre sommeil et d’allonger sa durée jusqu’à ce que nous considérons « une nuit normale ». Mais parfois, au fil des ans, des changements à l’horaire ou à nos habitudes de vie nous déconditionnent… et tout comme lorsque nous prenons du poids, que nous perdons l’agilité physique ou la fermeté de nos muscles, il faut simplement se remettre à l’entraînement pour reprogrammer notre cerveau à dormir à l’heure et selon la durée désirée.
La bonne nouvelle est que c’est TOUJOURS possible! Comme pour une diète ou une rééducation physique, il faut d’abord trouver ce qui fait défaut pour reprendre le contrôle de son sommeil. Ce processus peut être plus ou moins long, selon la gravité du problème et de l’investissement personnel qu’on met à l’entraînement. Mais dès qu’on parvient à retracer la ou les cause(s) de son mauvais sommeil, les résultats se font généralement voir très rapidement. Le plus beau dans tout ça? On comprend enfin les mécanismes du sommeil et on se réapproprie les outils pour le contrôler toute sa vie.