Le cerveau fonctionne un peu comme un ordinateur. Nos sens (visuel, auditif, kinesthésiques, senti, émotions) sont des capteurs d’information que le cerveau utilise pour se faire une idée du monde. La réalité est identique pour chacun, mais chaque personne s’en fait une représentation à partir du sens avec lequel est le plus à l’aise et habile et ce sont ces informations et ces perceptions qu’elle va transmettre pour décrire comment elle perçoit le monde autour d’elle. Et dès ce moment, elle nous parle d’elle.
Une personne davantage visuelle remarquera les couleurs, les formes, l’apparence. Elle aimera prendre des photos. Elle dira « votre visage m’est familier ». Une autre, davantage auditive, sera sensible aux sons, aux bruits, aux conversations. Ce qu’elle entend dire des gens, des choses, des événements est plus important. Elle dire « votre nom me dit quelque chose ». Quelqu’un de plus kinesthésique sera frappé par les odeurs, les goûts, les sensations ou aimera l’activité. Cette personne a besoin de prendre contact avec le monde. Elle dire « j’ai l’impression de vous avoir déjà rencontré » ou « cette rencontre me laisse une drôle d’impression ».
On est souvent embarrassé et incommodé par la différence dans la communication et on aura tendance à la juger plutôt qu’à la comprendre. Alors, quels sont les avantages de reconnaître les différences?
Laissez-moi vous raconter cette anecdote, très éclairante pour ma fille et moi à l’époque où elle vivait encore à la maison. J’arrive chez moi après le travail et ma fille est assise devant l’appareil de télé à écouter une émission. Juste au-dessus, sur l’étagère murale, il y a un hibiscus que quelqu’un vient de m’offrir avec une immense fleur orange dont on ne peut manifestement manquer de remarquer la présence. Je m’adresse alors à elle : « Comment trouves-tu la fleur, n’est-elle pas assez belle? ». Elle me répond avec tout le sérieux du monde : « Quelle fleur? ». Un peu abasourdie par sa réponse, je lui pointe du doigt la fleur à mes côtés. « Oh, dit-elle, il y a une fleur! » Je me dirige alors vers la cuisine pour préparer le souper et je l’entends maugréer de l’autre côté du mur « Est-ce qu’il va enfin finir, comme c’est fatigant ». « Qu’est-ce qui est fatigant, dis-moi? » « Mais cet annonceur de balle molle, tu ne l’entends pas, il n’arrête pas d’annoncer les joueurs qui s’avancent au bâton. » J’en reste bouche-bée. Elle entend la voix de l’annonceur qui lui provient du parc à deux coins de rue de chez nous (alors que moi je n’entends rien) tout en écoutant son émission préférée, mais elle n’a rien vu de la fleur!!!
À partir de ce moment-là, on a commencé à s’amuser de nos différences plutôt qu’à les juger. J’ai compris pourquoi étant davantage auditive, elle trouvait pénible le bruit que je faisais avec les portes d’armoire le matin en préparant mon petit déjeuner et elle a compris pourquoi, en bonne visuelle, je remarquais tout ce qui traînait dans la maison alors qu’elle n’y voyait rien. À partir de ce moment-là, nos rapports ont pris un autre tournant. On peut observer ici que ce qui est important ou évident pour l’un ne l’est pas pour forcément pour l’autre et cela n’a rien à voir avec une question de mauvaise volonté. C’est simplement une affaire de préférence établie à partir de nos sens. Si je reconnais les préférences de l’autre, il devient beaucoup plus facile et efficace de donner l’information à l’autre de la façon qui lui sied le mieux.
Conséquemment, j’ai plus de chance de plaire à ma fille en lui achetant un disque laser à sa fête qu’une peinture.
On peut imaginer la valeur unique pour un enseignant de reconnaître ces préférences chez un élève. Un professeur davantage visuel qui passe son temps à écrire l’information au tableau et à donner l’information sous forme d’images ne comprendra pas pourquoi, après un certain temps, il perd l’attention des enfants auditifs et ne comprendra pas non plus l’agitation des enfants kinesthésiques qui ont besoin d’expérimenter pour apprendre. Cet enseignant pourra croire à tort que l’enfant n’est pas intelligent ou pas intéressé et c’est ce que l’enfant finira par croire lui-même, alors que la méthode d’enseignement ne le rejoint tout simplement pas dans son mode préférentiel d’apprentissage.
J’aimerais vous partager une autre anecdote pour les parents qui aimeraient encore mieux rejoindre leurs enfants. Une dame me confiait qu’elle désirait depuis longtemps passer une heure seule en compagnie de son fils. Mais aussitôt qu’elle venait pour lui parler de façon un peu plus proche, celui-ci s’éloignait pour aller faire autre chose et elle se désespérait de ne jamais pouvoir avoir ce moment d’intimité avec lui.
Un jour qu’il était assis à la cuisine en train de faire un peu de construction, elle l’a observé de l’autre côté de la table et résistant cette fois-ci à l’envie de lui parler, pour éviter qu’il ne s’enfuie, elle décida d’aller chercher un tricot et de s’installer à l’autre bout de la table avec lui. Que croyez-vous qu’il s’est passé? Son fils est resté à la table avec elle à travailler pendant une heure. A-t-elle atteint son objectif? Étaient-ils en rapport? Oui, sans l’ombre d’un doute. Mais il a fallu qu’elle ait la flexibilité de faire autrement pour rejoindre son fils alors qu’il aurait été beaucoup plus naturel et facile de parler.
Tout est question de but et de ce que l’on est prêt à faire pour l’atteindre. La PNL nous rend davantage attentif aux différences et aux moyens à prendre pour maximiser le rapport entre les êtres et faciliter la communication.
En adaptant vos attitudes, et avec les connaissances appropriées, vous pouvez atteindre des résultats inespérés en très peu de temps, que ce soit dans votre milieu familial ou professionnel,. Mais il faut y mettre un peu d’effort. L’excellence dans la communication, cela s’apprend. La satisfaction et les résultats que vous en retirerez à tous les niveaux de votre vie dépasseront de beaucoup l’investissement en temps et en argent que vous y mettrez. Prenez soin de vos communications en 1998, elles vous le rendront bien.
Bonne année 1998.