Le bonheur, c’est savoir ce que l’on veut et le vouloir passionnément. F. Marceau
Les gens heureux sont des gens actifs. Ils ont des projets, des buts, des idéaux. Ils ont une vision de ce qu’ils veulent accomplir et consacrent du temps à réaliser concrètement cette vision aussi humble et quotidienne qu’elle soit.
Combien de personnes âgées avons-nous vu lutter contre la mort parce qu’elles avaient tel projet à finir ou parce qu’elles ne voulaient pas mourir avant d’avoir vu leur futur petit-enfant, une telle se marier, etc. Non seulement nos projets nous tiennent en vie, mais ils sont liés de façon très proche à notre bonheur. C’est pourquoi il est important de se créer des buts personnels, professionnels, sociaux et spirituels.
Je me souviens d’un emploi de jeunesse. Nous enveloppions des paquets pour la distribution. Un emploi assez ennuyeux et répétitif en soi. Nous étions jumelés par équipe de deux. L’autre équipe accomplissait son travail d’un air blasé en se traînant les pieds et trouvait la vie « plate ». Moi et mon associé cherchions des moyens d’aller plus vite, de faire le moins de mouvements inutiles possible en plaçant les choses différemment, en changeant une séquence, en répartissant les mouvements autrement. Nous nous minutions et nous criions victoire chaque fois que nous améliorions notre temps. Nous étions stimulés, heureux, rieurs et en éveil. Nous avons réussi à doubler notre production, ce qui était en soi peu important puisque nous étions payés à l’heure, mais je n’ai jamais oublié l’excitation d’affronter un défi avec un cœur léger et un engagement total.
Il est important de se fixer des buts, d’avoir une vision de ce qu’on veut être, faire et avoir. Il est aussi important de mettre cette vision en action, de la maintenir réelle et présente par des petits gestes. La différence entre une vision et une illusion, c’est l’action. Les grands rêves qui ne sont pas accompagnés d’actions dans la même direction ne sont que des histoires que l’on se raconte pour passer le temps. C’est Mireille et Fernand Dansereau qui me donnèrent un jour ce conseil : « Fais chaque jour quelque chose pour ton amour ». Si par exemple, tu désires aller en Italie, apprends un mot d’italien ou, lis un article sur le sujet ou, mets quelques sous de côté spécialement pour le voyage. Ce n’est pas obligé d’être beaucoup, ce qui est important, c’est que cette action va maintenir ton rêve vivant et lui donner une réalité qui l’amènera à s’accomplir. En bougeant vers ton objectif, tu rends ton objectif important.
Les gens heureux sont en action. Ils savent qu’ils font une différence, si petite soit-elle. Chacun de nos gestes, chacune de nos pensées ont des conséquences sur nous-même et sur les autres.
J’aime beaucoup cette histoire du petit garçon qui remettait à l’eau les étoiles de mer échouées par la marée. Un plus vieux lui dit : « À quoi ça sert? Il y en a des milliers comme celle-là et ton geste ne compte pas ». Le petit réfléchit un peu et continue doucement son travail en disant : « Pour celle-là, ça compte ».
Ce que nous faisons et ce que nous pensons est important. Parfois le contenu ne l’est pas, mais l’esprit avec lequel nous le faisons est super important. Gandhi disait : « Ce que nous faisons n’est pas important, mais il est important que nous le fassions ». Chaque geste, chaque pensée d’amour a un effet transformateur.
Durant la tempête de verglas, en panne d’électricité, je décide donc d’aller déjeuner chez Burger King. Il y a foule, tout le monde étant dans la même situation, et le serveur est débordé. Quand il me sert, il a l’air exténué, mais radieux. Je lui dis : « Vous devez être fatigué avec tout ce monde! ». Il me répond avec un grand sourire : « Non, en servant à manger à ceux qui n’ont pas d’électricité, j’ai l’impression de faire ma part et d’aider. Je n’ai jamais autant aimé travailler ».
Ce sentiment de participer à une cause qui nous dépasse et nous transcende augmente notre énergie et notre plaisir à faire quoi que ce soit. Tous nous désirons et aimons sentir que nous aidons, que nous sommes utiles. Quand nous perdons notre connexion à cette vision, notre tâche se fait plus lourde et perd tout son sens. Nous devenons des robots accomplissant des gestes obligés, répétitifs et banals. Nous perdons notre sens.
Trois maçons posent de briques. Lorsqu’on leur demande ce qu’ils font, le premier dit : « Vous voyez bien, je mets une brique puis du mortier, une brique puis du mortier, une brique puis du mortier ». Le second dit : « Je gagne de l’argent pour nous nourrir moi, ma femme et mes enfants ». Le troisième dit : « Je participe à construire une belle maison dans laquelle des gens seront bien et en sécurité ». Lorsque je demande aux participants lequel des trois est le plus heureux d’après eux, je n’ai jamais entendu personne répondre : « le premier ».
Beaucoup d’entre nous s’empêchent d’agir parce qu’ils ont peur. Peur de se tromper, peur de ne pas savoir, d’échouer, d’être jugé. Le fait même d’avoir une vision de soi en train de réussir quelque chose nous donne de l’énergie pour passer à travers nos peurs et dépasser nos limites. Nos rêves, nos passions nous donnent des ailes et le courage de passer à travers les obstacles. Il s’agit de centrer son attention, de focusser non pas sur les obstacles, mais sur une vision très claire de ce que l’on veut accomplir. Nourrir sa vision avec des gestes, mais aussi avec des images, des écrits, des visualisations qui l’énergisent et la précisent. Il n’y a pas de réalisation sans cette vision, sans action et sans acceptation des risques inhérents à toute entreprise.
Une autre condition pour que notre vision nous apporte du bonheur est de se battre « pour » et non se battre « contre ». Lorsque je me bats contre quelque chose, par exemple « contre la violence », je vis souvent de la frustration, de la colère et des défaites parce que la violence continue malgré mes efforts et je deviens moi-même agressive face à ceux qui sont violents. Mais si je me bats « pour », chaque petit progrès est une victoire. Par exemple, si je me bats pour la tolérance, pour l’aide aux victimes de violence, pour la compassion et le changement de la société, chaque geste que je fais me rapproche de mon idéal, me donne la joie et un sentiment de victoire, Il est donc important de bien clarifier et de bien cibler ses visions.
Soyez visionnaire (oui, oui, vous, pas un autre), soyez créateur, permettez-vous de faire ce qui vous plaît, consacrez-vous à des causes qui vous tiennent à cœur, voyez-vous comme un être en cheminement perpétuel et vous serez en bonne voie sur le chemin du bonheur.
Je vous soumets donc mes petits conseils pour développer la troisième condition du bonheur : avoir une vision réaliste.
- Ayez des buts, des projets sur le plan de l’être, du faire, de l’avoir.
- Bougez physiquement et psychologiquement pour atteindre ces objectifs.
- « Faites chaque jour quelque chose pour votre amour ». Cultivez vos rêves en agissant pour les réaliser.
- Prenez des risques, mettez-vous au défi, dépassez vos peurs, expérimentez, apprenez sans cesse.
- Prenez conscience que vous travaillez à un idéal qui vous dépasse et vous transcende.
- Osez faire ce qui vous plaît et prenez du temps pour réaliser vos rêves.
- Soyez créateur dans tous les domaines. Ne vous laissez pas dévorer par la routine.
- Ayez des « passions », nourrissez-les et osez agir face à ces passions (recherchez votre passion et non votre pension).
- Faites-vous confiance et passez à l’action.
- Battez-vous pour ce que vous voulez réaliser et non contre ceux qui n’adhèrent pas à votre idéal.