PROFESSION : CARTOMANCIENNE
Rollande Thompson et ses trente-cinq ans de cartomancie.
Comme l’équipe de Cheminement avait choisi avec enthousiasme le thème des jeux divinatoires pour cette édition, nous avons décidé d’interviewer une des cartomanciennes les plus connues de l’Outaouais, Rollande Thompson. J’ai pris quelques heures pour jaser avec elle de sa longue carrière dans le domaine de la lecture des cartes, des lignes de la main et de la numérologie.
S’asseoir dans le bureau de consultation de Rollande est déjà une expérience en soi. On y retrouve un peu partout les signes de son métier : cristaux, bouddhas fleuris, signes astrologiques et de géométrie sacrée, boule de cristal, chapelets. Un croisement entre une foire ésotérique et une chapelle! L’accueil est chaleureux, même si je me sens un peu timide. Je me rends chez une vraie cartomancienne pour la première fois de ma vie…
Rollande décide de me mettre tout de suite dans le bain en me proposant une consultation gratuite. Comment refuser une telle aubaine? Je dois brasser et couper en quatre paquets. Rollande étend toutes les cartes du jeu en quatre longues lignes, faces vers le haut. Elle trouve la carte qui représente chacun des membres de ma famille et la mienne et commence à parler de notre vie, nos caractères, notre passé, notre avenir probable. Son enregistreuse accumule la précieuse information pour que je puisse l’entendre de nouveau avec ma famille. J’ai été particulièrement impressionnée par la précision de sa description de nos personnalités. J’ai ensuite pu lui poser quelques questions dont voici les plus intéressantes.
Quand as-tu commencé à t’apercevoir que tu avais de la facilité en divination?
J’avais quatre ans quand j’ai dit à ma mère que la maison d’à côté brûlerait. L’incendie est arrivé le lendemain. Au même âge, j’ai su le jour avant que ma grand-mère mourrait, même si c’était une mort assez imprévue. Puis, à 5 ans, un garçon est venu visiter ma sœur et j’ai su tout de suite qu’il serait son futur mari. J’ai eu la vision que je serais une bouquetière toute en rose pour leur mariage et c’est ce qui est arrivé.
Comment les gens réagissaient-ils autour de toi?
La plupart n’aimaient pas beaucoup ça. Mes parents ne voulaient pas que je parle de telles choses. Je me souviens qu’un jour, quand j’avais 9 ans, j’ai dit à mon enseignante, qui était une religieuse, qu’elle avait un compagnon. Elle s’est fâchée et a crié que non, mais j’ai su, bien des années après, que c’était vrai. J’ai aussi deviné des choses plus heureuses. Par exemple, j’ai rencontré mon mari à 16 ans et j’ai su tout de suite que je le marierais et c’est ce qui est arrivé quand j’ai eu 17 ans.
Comment as-tu commencé ta carrière de cartomancienne?
J’étais une mère de famille bien occupée, mais j’ai décidé, un jour, de prendre un cours de tarot avec ma sœur au collège Algonquin. Le prof m’a dit presque tout de suite que j’avais un don et m’a fortement encouragée à continuer. Ça fait maintenant 35 ans que je tire aux cartes pour les autres, dans toutes les provinces canadiennes, en France, au Japon, en Arabie et aux États-Unis.
Reçois-tu surtout des femmes ou des hommes?
Il y a trente-cinq ans, j’avais un rapport de 1’homme pour 70 femmes. Mais maintenant, le rapport est plutôt un tiers d’hommes pour deux tiers de femmes. J’ai beaucoup d’hommes qui viennent pour parler de placements ou d’achat de nouveaux commerces.
Les personnes qui viennent te voir pour affaires ont-elles de bons résultats?
Je n’entends pas toujours parler des résultats, mais parfois, j’ai des preuves que ça fonctionne. Récemment, une femme est venue me voir pour se faire tirer aux cartes. Elle m’a apporté une enveloppe de la part son mari à qui j’avais récemment fait des recommandations d’affaire. J’y ai trouvé un cadeau de mille deux cents dollars!
As-tu vu des choses qui ont été difficiles à dire?
Oui. C’est souvent relié aux affaires de cœur. Je me souviens de la fois où j’ai dit à une cliente que non seulement son mari la trompait, mais qu’il avait même une deuxième famille avec une autre femme et des enfants de lui. Évidemment, la femme a cru que j’étais folle. Trois ans plus tard, le gars est mort et la dame a rencontré la deuxième femme de son mari et ses autres enfants au salon funéraire. Elle est venue me dire que j’avais eu raison!
Une dernière question, quelle a été une de tes plus grandes surprises?
Ça, c’est facile. Un jour, un homme est venu se faire tirer aux cartes. Je lui ai dit qu’il devait absolument aller s’acheter un billet pour un tirage, car il gagnerait sûrement quelque chose. Il a fait ce que je lui ai dit et il a gagné le premier prix : une maison toute meublée avec deux automobiles! Ce genre de chose ne m’est arrivé que trois fois dans ma carrière.
J’ai adoré ma visite chez Rollande et j’ai bien l’impression que j’irai la revoir. Elle m’invite à venir lui dire un petit bonjour à sa table du « Psychic Show » en avril à Ottawa et à la fête du travail à Nepean. Si vous n’êtes jamais allés à ce genre de foire psychique, je vous le conseille. Vous en verrez de toutes les couleurs et de toutes les saveurs.
(Rollande habite à Gatineau (Aylmer). On peut la consulter par courriel rollandetarot@videotron.ca, par téléphone 819 684-5125, ou en consultation personnelle à la maison. En tapant son nom sur le site www.tarot.canada.ca, vous trouverez de plus amples informations.)