« Nos pensées déterminent notre réalité. » Cette pensée est elle-même si courante ces jours-ci, elle en est devenue un cliché. Mais à quoi pensons-nous donc? Cela dépend de nos croyances. Et puisque ce sont ces mêmes croyances qui déterminent ce que nous croyons possible, il importe de nous libérer des croyances qui nous bloquent la vue et la vie. Mais attention : les identifier n’est pas facile puisque nos croyances sont tissées dans tous les aspects de notre vie…
Qu’on soit homme ou femme, chacun de nous a une personnalité à deux côtés : un aspect féminin et un masculin. Le côté féminin de notre être est la partie réceptive de nous, celle qui inclue l’intuition, la chaleur humaine, la compassion et l’esprit de partage. L’autre versant de notre personnalité, notre côté masculin, manifeste d’autres aspects de notre être, des aspects plus agressifs, dominants et axés sur la survivance par la voie du conflit et de la compétition. Malgré que ces aspects masculins aient été la clé de notre survie en tant qu’espèce, les choses ont beaucoup changé depuis notre arrivée sur la scène… Puisque c’est l’humanité elle-même qui menace maintenant la survie de la planète, il nous importe de changer de direction et de retourner à nos valeurs féminines de compassion et de coopération. Mais faire volte-face est plus difficile qu’il ne semble à prime abord. C’est ainsi parce que nos pensées et nos actions sont façonnées par nos croyances, des croyances que nous avons développées au cours des siècles, de croyances qui varient énormément entre elles, selon notre race, notre culture, notre religion et même notre langue et notre éducation.
Malentendus et divisions
Surtout axées sur la confrontation, nos croyances à tendance masculine provoquent souvent le jugement, les préjugés, la discrimination et l’intolérance. Tout ça contribue à augmenter notre peur de l’inconnu et à nous isoler les uns des autres. De plus, cette situation est exagérée par le fait que la grande majorité de nos convictions nous ont été inculquées durant notre tendre enfance, à une époque où nous étions incapables d’évaluer la véracité ou les conséquences des croyances que l’on nous enseignait. Réalistes ou pas, bénéfiques ou pas, ces mêmes croyances forment la base de nos valeurs et de nos convictions. Renforcies continuellement par nos pensées et nos actions répétitives, ces mêmes convictions deviennent des certitudes puis des « vérités ».
Se libérer de nos croyances
Il importe de comprendre que nos certitudes peuvent être rattachées directement à notre enfance et que les émotions auxquelles elles sont reliées résultent de mécanismes instinctifs. Ayant compris cette simple vérité, nous sommes en mesure de mieux réévaluer nos croyances, de les remettre en question, de nous libérer de celles qui sont désuètes et même de formuler de nouvelles croyances qui correspondent plus fidèlement à notre réalité présente.
Par la suite, nous pourrons plus facilement accepter les autres et cesser de juger leurs croyances. Compléter cette transformation nous permet aussi de mieux voir jusqu’à quel point nos croyances affectent aussi notre libre arbitre. En effet, lorsque nous agissons seulement d’après nos convictions de base, sans jamais les remettre en question, nous n’exerçons pas un choix réel; nous ne faisons que suivre notre programmation.
Faciles à manipuler et à exploiter
Il y a longtemps que les groupes de pression de tous genres ont compris à quel point il est facile de nous manipuler et de nous exploiter par la voie de nos croyances. Ils ont compris qu’il leur suffit d’influencer nos croyances pour contrôler nos comportements, nos désirs, nos peurs, nos inclinations idéologiques… et nos achats.
En tant qu’énergies en mouvement perpétuel, nos émotions peuvent être bloquées par des croyances restrictives, elles en viennent à dicter notre perception du bien et du mal et toutes nos préférences. Elles nous poussent à répéter continuellement les mêmes actions et réactions.
Nous créons notre propre réalité
D’elles-mêmes, nos émotions sont neutres. Ce sont nos pensées qui les orientent vers le positif ou le négatif. De cette façon, chacun de nous crée sa propre réalité en investissant continuellement ses pensées selon ses croyances particulières. Plus nous nourrissons nos croyances, plus nous avons tendance à les percevoir et à les définir comme étant les seules vérités valables.
Mais la vérité ultime est une chose qui n’existe pas. La seule vérité qui importe est celle que nos émotions nous portent à croire et à ressentir au moment présent. Toute autre « vérité » est fabriquée à partir de conjectures provenant de notre inventaire culturel et personnel de croyances, d’idées préconçues, d’expériences antérieures et de toutes les conclusions que nos expériences nous ont porté à former.
Plus nous essayons de rectifier les comportements sociaux négatifs, plus il devient évident que nous ne parviendrons jamais à les corriger en nous attaquant directement aux crimes et aux délits. Ces méfaits ne représentent que la manifestation extérieure de croyances erronées. À moins que les convictions de base ne soient changées de l’intérieur, les mêmes problèmes vont continuer à proliférer.
Le rôle du principe féminin
Tant que notre société perpétue le déséquilibre en excluant le féminin de la gestion des nations, des organismes et des communautés, la domination du masculin va se poursuivre et nos sociétés vont continuer de croire que le pouvoir, le contrôle, la peur et l’argent sont des phénomènes « normaux ».
Il est important surtout dans tout ça de se rappeler que nos croyances ne sont pas sacrées. Nous avons le droit, même la responsabilité, de faire évoluer nos modes de pensées plutôt que de nous raccrocher vainement à des fausses croyances et à des vérités périmées qui contribuent au déséquilibre du monde actuel.
Il est grand temps de redécouvrir l’aspect féminin de notre être afin que l’ordre, l’intégrité et la justice puissent enfin renaître. La peur est le dernier obstacle que nous avons à vaincre avant de pouvoir réclamer notre véritable héritage – l’harmonie entre les aspects féminins et masculins de nos êtres et de nos vies.
C’est la clef qui peut enfin ouvrir la porte de notre amour de soi.