Ma nature curieuse et mon amour pour les jardins m’ont amenée depuis quelques années vers la culture des fleurs comestibles. Au premier abord, cela peut sembler un peu dangereux et excentrique de consommer des fleurs. Mais, à l’aide de bons livres illustrés et des conseils de votre pépiniériste, vous pourrez identifier plus facilement les fleurs comestibles. Nous apprendrons les noms latins des fleurs comestibles et non comestibles afin de bien les identifier. En effet, ce n’est pas parce qu’une fleur est jolie ou a un parfum alléchant qu’elle est comestible. Elle pourrait être toxique et même causer la mort, surtout chez les tout-petits.
Supposons que, nous ayons une capucine, une rose et une hémérocalle dans notre assiette. Allons-nous tenter l’aventure d’y goûter pour la première fois? Il nous reste peut-être une petite barrière psychologique à franchir, comme celle de considérer les fleurs comme de simples ornements de table. Ces fleurs sont offertes par dame nature comme des aliments de fine cuisine. Sachez que leurs arômes, leurs saveurs et leurs textures sont aussi raffinés que les fines herbes. Leurs multiples couleurs, de vives à couleurs pastel passant par toutes les gammes de teintes ajoutent un cachet très spécial à nos recettes.
Saviez-vous que la consommation des fleurs remonte à l’Antiquité tout en passant par le Moyen Âge? Et que les différentes civilisations ont toutes eu des fleurs à leurs menus? Les Romains, les Égyptiens, les Grecs et les Asiatiques utilisaient déjà ces charmantes fleurs dans leur gastronomie. Depuis la nuit des temps, on retrouve les fleurs d’oranger et les lis dans la cuisine asiatique. La consommation des capucines à saveur piquante provient des Perses. Les fleurs de tournesol accompagnaient les cérémonies chez les Incas. La belle époque victorienne ajoutait des pétales de rose à leurs desserts. Les violettes cristallisées étaient servies comme des friandises raffinées.
À chaque printemps, quand je prépare mes jardins, je vois les fleurs d’une toute autre manière. J’analyse leurs propriétés médicinales, leurs vertus culinaires et l’agencement de leurs magnifiques couleurs. Ces superbes fleurs annuelles et vivaces accompagnent les légumes et fines herbes dans les jardins. Semez seulement des semences certifiées comestibles. Il est important d’utiliser des engrais et produits biologiques dans nos jardins pour éviter toute source de contamination. Je préfère les cueillir le matin, par temps sec quand la rosée s’est évaporée ou au coucher du soleil.
L’après-midi, les pétales se faneront rapidement à cause de la chaleur. Je vérifie, après cueillette, s’il y a des petits insectes cachés sous les pétales ou à l’intérieur de la fleur. Je les enlève et je rince les fleurs à l’eau froide légèrement. Si, vous n’avez pas de jardin, achetez des fleurs dans les fruiteries identifiées comme étant comestibles. Attention, les fleurs chez les fleuristes regorgent souvent de pesticides.
J’apprête les variétés de fleurs de diverses façons. J’ajoute les capucines, les belles pensées, les roses trémières ou les pétales de tulipes aux salades. Vous pouvez préparer de délicieuses limonades avec la monarde, l’œillet de poète ou l’achillée millefeuille. La décoration des gâteaux se fait bien avec les fleurs de bourrache ou les petites violettes. L’hémérocalle et la tulipe sont délicieuses farcies. Les phlox, les œillets de fleuriste ou les pétales de soucis se marient bien dans la confection du beurre floral. Ajoutez les pétales de souci dans votre riz, cela fait très joli. N’oubliez pas d’ajouter vos feuilles de capucine, de violette ou de monarde à vos salades d’été. Avec le pétale de rose sauvage, vous pourrez préparer la liqueur de rose, la liqueur des femmes.
La conservation des fleurs requière une attention spéciale. Les méthodes traditionnelles de séchage et de congélation ne s’adaptent pas particulièrement à la conservation de la forme et de la saveur des fleurs. Si vous voulez conserver une fleur entière, la méthode idéale est la cristallisation. Le goût des fleurs se conserve mieux par exemple dans le beurre floral aux pétales de rose, le sucre floral à la lavande, l’huile florale aux fleurs de basilic, le vinaigre floral aux fleurs de ciboulette, le sirop floral à la reine-des-prés, la gelée florale au sureau noir, la rose trémière cristallisée ou des cubes de glace à la fleur de bourrache.
La façon dont je préfère consommer les fleurs est directement dans le jardin. Mes favorites sont l’hémérocalle (lis d’un jour), le trèfle, le tournesol et les géraniums à feuilles aromatiques. Créez cet été, un jardin de dégustation au milieu de vos platebandes. Installez une jolie table et dégustez vos mets favoris aux fleurs avec vos familles et convives, Les fleurs nous apportent une joie de vivre, se sont les vitamines de l’âme.
Quand vous ne savez pas si une fleur est comestible, soyez prudent et ne la mangez pas avant de l’avoir bien identifiée.
Fleurs comestibles
Achillée millefeuille, Achillea milefolium, vivace. Bégonia, Begonia semperflorens, vivace tendre. Capucine, Tropaeolum majus, vivace tendre. Bouton, graine et feuille sont comestibles. Hémérocalle, Hemerocallis cv., vivace. Impatiente, Impatiens walleriana, vivace tendre. Monarde, Monarda didyma, vivace. Œillet de fleuriste, Dianthus caryophyllus, annuelle. Oeillet de poète, Dianthus barbatus, bisannuelle. Géranium ou pélargonium odorant, Pelargonium spp., vivace tendre. Pensée, Viola tricolore ou Viola x wittrockiana, vivace, enlever le pédoncule amer. Phlox, Phlox paniculata, vivace. Pois de senteur, Lathyrus, annuel. Reine-des-prés, Filipendula ulmaria, vivace. Rose, Rosa ssp., vivace. Rose trémière, Alcea rosea, bisannuelle. Souci, Calendula officinalis, annuelle. Sureau noir, vivace. Tournesol, Heilanthus annuus, annuelle. Tulipe, Tulipa vc., vivace. Enlever les étamines et le pistil avant usage. Violette, Viola cornuta, annuelle, Viola odorata, vivace.
Fleurs non comestibles
Aconit, Muguet, Delphinium, Cœur-saignant, Digitale, Poinsettia, Jasmin de Caroline, Hortensia, Iris, Pois de senteur vivace, Lupin, Jonquille.