Il arrive un moment dans la vie où nous nous trouvons dans une forêt épaisse; nous avons perdu notre chemin.
Quelle direction allons-nous prendre? À quel carrefour sommes-nous? De quel endroit arrivons-nous? De la naissance à la mort, la vie nous apporte des joies, des peines, des occasions et des leçons particulières pour nous permettre de nous transformer.
Que vous l’appeliez roue de la vie, roue du karma, la voie, le grand mandala, l’horloge de la destinée, le cycle des saisons, nul n’échappe à la loi de la nature, personne ne peut nous libérer de ce processus de transformation où le passé se fond dans le présent et en retour le présent fusionne avec le futur. Pour tous, il est nécessaire de connaître les stades de cette métamorphose; pour les femmes, c’est essentiel parce qu’elles vivent ces différentes saisons de l’âme, en premier lieu dans leur corps.
Parcourons donc ensemble les 4 directions de la vie, l’est, le sud, l’ouest et le nord. Chaque direction doit être honorée, parce qu’en empruntant chacune d’elles, nous découvrons sa valeur en nous laissant pénétrer de ses enseignements.
Imaginons que la durée idéale du parcours de la vie d’une personne sera de 84 ans, le cycle de révolution d’Uranus, la planète de l’individualité.
De la naissance à la 21e année, nous empruntons la voie de l’est qui correspond à l’élément air dans la nature, au mental. Durant l’enfance et l’adolescence nous voyageons à l’est. Temps d’apprentissage scolaire où nous apprenons à nous exprimer avec des mots justes et à échanger des idées avec les autres, temps de la découverte de l’autre et du tissage de liens entre amis.
De 21 à 42 ans, nous nous déplaçons vers le sud qui correspond à l’élément feu de notre vie, nos passions et notre intuition. Nous affrontons le monde avec beaucoup d’enthousiasme et de confiance. Nous sommes alors habités d’une expression créatrice, alliée à une énergie presque inépuisable et à une incessante activité. Nous sommes orientés vers l’avenir que nous envisageons toujours avec beaucoup d’espoir.
Entre 42 et 63 ans, nos pas se dirigent vers l’ouest qui correspond à l’élément eau, c’est-à-dire nos sentiments et nos émotions. Nous affrontons alors la crise de la quarantaine, la nuit obscure de l’âme. La grande sensibilité et la grande vulnérabilité que nous vivons durant cette période nous amènent à être inconstants et instables. Nous ne voulons ni reculer, ni avancer, ni aller vers le haut, ni vers le bas, ni changer de place. Nous circulons, nous glissons, nous tombons, nous nous relevons. Des frémissements, des frissons, des tremblements, des spasmes nous traversent le corps. Nous ne pouvons plus suivre la cadence de ce ballet mascarade qui nous oblige à revêtir différents masques. Nous tournons en rond! Durant cette période qui est la plus cruciale de la vie, parce qu’elle nous permet d’entreprendre le processus de l’individuation, c’est-à-dire de devenir réellement soi-même, des forces psychiques sont souvent en action. Il en résulte des angoisses sans fondement et une certaine hypersensibilité. Nous devons respecter notre besoin de solitude, de calme et de paix avant d’entreprendre la prochaine étape.
De 63 à 84 ans, si nous avons pris soin de notre corps et de notre âme durant la période précédente, nous atteignons le nord qui correspond à l’élément terre, la maturité, l’ici et maintenant. Nous devenons réceptifs à l’énergie cosmique. Nous circulons alors avec lenteur, économisant nos forces, en harmonie avec la terre et ses créatures, en particulier les femmes, ces gardiennes de la connaissance ancestrale. Cette période de la vie représente un lieu secret et sacré où nous pouvons transmettre la sagesse que nous avons acquise à travers les jeux de notre langage, le feu de nos passions, la force de nos émotions et la guérison de notre corps.
Mais le parcours de toutes les personnes suit-il toujours cet itinéraire? Non, évidemment! Certains cheminements conduisent à des voies sinueuses, où la route est dangereuse, étroite, glissante, tortueuse, parfois impraticable, aboutissant à des impasses. Durant leur traversée, d’autres personnes accueillent les embranchements qui mènent à des panneaux de signalisation, d’interdiction, d’obstacles, d’obligation ou de localisation. D’autres parcours exposent à des signaux lumineux, fixes, clignotants, des arrêts, des sens interdits, des sens uniques, des déviations, une circulation bloquée, intense, difficile, dangereuse.
Certaines personnes conduisent leur vie comme leur voiture. Elles tiennent le volant de façon ferme, tiennent leur droite, respectent les limitations de vitesse, observent les signaux, roulent en file, cèdent le passage, n’empruntent jamais de route secondaire, leur cheminement est agréable bordée d’arbres, ensoleillé, pittoresque, sans virages.
Même si nous empruntons différents chemins, notre destination est toujours la même. Celle du personnage du fou dans le tarot. La mort, le détachement suprême, la fusion avec la divinité.
À la cinquantaine, nous arrivons à un carrefour; l’heure de la prise de conscience a sonné, Souvent nous n’avons pas encore accouché de nous-mêmes. Nous vivons les ténèbres en plein midi. La vie a perdu son insouciance et son éternité. Comment affronter cette noirceur?
Comment retrouver son chemin?
Encore une fois, les approches sont multiples. Mais il est un sentier que tous nous devons emprunter, la voie de la maturité, de l’individuation, l’itinéraire vers le nord, la sagesse de la grande mère de l’univers. Le but ultime du passage de la noirceur à la lumière est de nous guérir et de nous faire évoluer.
En Grèce, la religion ancienne, permettait de faire des rituels où les disciples de la grande déesse empruntaient de longs couloirs sombres qui symbolisaient ce passage.
Déchiffrer les secrets de la mort pendant que nous sommes en vie
L’épreuve du milieu de la vie débute toujours par la désintégration de quelque chose. Que ce soit la perte d’une relation, d’un travail, de notre santé, cet éclatement survient pour nous faire comprendre que ces vieux attachements et ces vieilles habitudes ne sont plus utiles à notre développement. Cette cassure peut aussi se produire au niveau psychologique, lorsque des circonstances nous forcent à réévaluer notre système de croyances qu’il soit spirituel, philosophique ou intellectuel. Nous nous sentons alors désorientés, fragmentés, incapables de nous concentrer et de prendre des décisions.
La seconde étape de ce processus de transformation se nomme purification. Nous laissons aller nos concepts, nous purifions nos émotions et nous acceptons notre douleur. La souffrance devient notre compagne et nous plongeons parfois dans la dépression. Nous ne pouvons retrouver le fil d’Ariane pour sortir du labyrinthe. C’est un temps pour pleur et pour ouvrir nos cœurs à la peine des autres.
Le dernier stade nous conduit à la renaissance. Nous retrouvons le nord que nous avions perdu, nous réclamons notre pouvoir de créer et de transmettre. En transformant nos démons intérieurs, en accueillant notre ombre, nous permettons à la lampe de psyché d’éclairer notre futur.
Ce qui nous est demandé à cette étape est de récolter la graine de la sérénité, de la semer dans un sol fertile et de l’arroser de nos pensées positives et de nos émotions chaleureuses afin de lui permettre de germer et de créer un futur merveilleux. Dans cette graine se trouve toute la sagesse acquise jusqu’à maintenant, notre karma, nos habitudes inconscientes et nos engagements pour un cycle nouveau et éternel.
À la dernière étape de la vie, nous devons examiner nos rêves et nos désirs. Ce que nous voulons faire pour nous-mêmes et pour les autres personnes qui se présentent dans notre vie, que nous accueillons maintenant avec compassion, et pour sauver la planète.
De notre cheminement de l’ombre vers la lumière, rien d’important ne pourra être accompli, si ce n’est à partir de notre centre.