Se blottir, s’installer confortablement pour se prélasser, se ressourcer, trouver un bien-être chez soi, oser se faire plaisir, prendre soin de soi et s’accorder des petits moments de tranquillité : c’est ça, le cocooning.
Quoi lire?
« Le moine et le philosophe », Matthieu Ricard et Jean-François Revel, Éditions Pocket, 1999, 410 pages (ISBN 978-2-266-07990-7)
Matthieu Ricard est un moine bouddhiste d’origine française. Il est l’interprète du 14e dalaï-lama pour le français. Son père, Jean-François Revel, est un philosophe agnostique. Ce livre relate des entretiens qui ont eu lieu au Népal en 1996 entre le père et le fils sur différents sujets.
Ces entretiens abordent des questions très intéressantes. Par exemple, le bouddhisme est-il une religion ou plutôt une philosophie? Je cite Matthieu Ricard : « […] le bouddhisme est une tradition métaphysique dont émane une sagesse applicable à tous les instants de l’existence et dans toutes les circonstances ». Il ajoute que le bouddhisme n’est pas un dogme, car on doit sans cesse examiner ses enseignements et les méditer, non pas les accepter simplement.
Une phrase du livre a particulièrement sollicité mon attention : « Le bouddhisme analyse et démonte les mécanismes du bonheur et de la souffrance ». C’est peut-être la raison qui fait que tant de gens s’intéressent aujourd’hui au bouddhisme et à ses enseignements. Quand on pense au bouddhisme, on pense immédiatement à la compassion dont le livre définit le concept comme suit : « La compassion, selon le bouddhisme, est le désir de remédier à toute forme de souffrance et surtout à ses causes — l’ignorance, la haine, la convoitise, etc. ».
En conclusion, les entretiens sont très enrichissants et portent à réfléchir. On y aborde entre autres la peine de mort du point de vue des enseignements bouddhistes et, bien sûr, la non-violence. Une lecture que je recommande fortement.
Quoi regarder?
« La Roue du temps », documentaire réalisé par Werner Herzog (2003), 80 min. (ASIN : B000AQ68Y6)
Le film documente deux initiations au Kalachakra en 2002; « Kalachakra » est un terme de la langue sanskrite qui signifie « roue du temps ». C’est une initiation publique annuelle de moines bouddhistes tibétains présidée par le dalaï-lama. La première initiation dans le documentaire eut lieu en mai 2002, à Bodhgaya, en Inde, et fut interrompue en raison de la maladie du dalaï-lama. La seconde eut lieu la même année à Graz, en Autriche.
Le documentaire débute en Inde, sur le site où Siddharta a atteint l’illumination et est devenu le Bouddha. Ce site est donc l’un des lieux saints du bouddhisme. Une partie de ce premier volet du documentaire est aussi consacrée au pèlerinage au mont Kailash, montagne sacrée du bouddhisme tibétain et de l’hindouisme.
Le documentaire nous fait voir le rituel de la confection du mandala de sable (fait de grains de sable de toutes les couleurs) ainsi que l’organisation de l’événement comme tel (prières, méditations, repas, moyens de se rendre au site).
La deuxième partie du film est consacrée au Kalachakra, à Graz (Autriche), sous la présidence du 14e dalaï-lama.
Le réalisateur inclut un entretien avec le dalaï-lama, ainsi qu’avec l’ancien prisonnier politique tibétain Takna Jigme Sangpo, détenu plusieurs années dans une prison au Tibet pour son soutien au Mouvement d’indépendance tibétain (l’interprète lors de cet entretien était Matthieu Ricard). Un documentaire fascinant.
Quoi écouter?
« Beyond Borders », Levon Minassian, Éditions Long Distance (ASIN: B00004VC7G)
Avant même de savoir ce qu’était un doudouk, j’avais été séduit par le son de cet instrument dans les films « La dernière tentation du Christ », de Martin Scorsese, et « Gladiateur », de Ridley Scott.
Le doudouk est un instrument d’origine arménienne qui rappelle le hautbois. Beaucoup disent que la musique du doudouk est le son de l’âme de l’Arménie. Mélancolique et triste, cette musique est pleine de sensualité. De plus, elle est propice à la méditation et provoque un sentiment de paix.
Levon Minassian est un maître du doudouk. Quand on l’écoute jouer de cet instrument, on ne peut faire autrement que d’être envoûté. Cette musique est très douce et fait remonter toutes les gammes d’émotions. Je recommande fortement l’écoute de ce disque.