Le visage (caché) de l’autisme par Benoit Laplante
Parfois j’ai du mal à m’exprimer. D’autres fois, mon regard fuit. Mais ne m’en tenez pas rigueur si j’ai du mal à saisir certaines subtilités, car je fais beaucoup d’efforts. Sans le savoir, vous avez peut-être croisé une personne autiste.
« Au fil des ans, j’ai appris à apprécier la beauté de l’esprit autistique. Les autistes ont une façon unique de comprendre le monde, d’apprendre et d’interagir. »
Ces paroles sont celles de Jocelyne Sylvestre, et elles viennent du fond du cœur. La directrice générale de Trait d’Union Outaouais, le principal organisme en Outaouais qui donne des ailes aux personnes autistes, aux familles et aux proches, sait de quoi elle parle. Elle y œuvre depuis plus de 27 ans, et sa famille élargie compte des centaines d’autistes.
L’autisme n’a pas d’âge
Sylvain est l’un d’eux. Il n’était qu’un enfant à l’époque où on a mis des mots sur son handicap invisible, aujourd’hui appelé « trouble du spectre de l’autisme », ou TSA. Ce terme englobe des difficultés sur les plans social, sensoriel et adaptatif.
« Trait d’Union a joué un rôle clé dans le cheminement du petit Sylvain. Il avait à peine 3 ans à l’époque, mais il a pu compter sur Trait d’Union pour l’aider à progresser dans son cheminement », confie Mme Sylvestre, témoin de cette histoire inspirante.
Le nom de l’organisme illustre d’ailleurs très bien le pont qu’établit Trait d’Union entre la personne autiste et la communauté ou sa famille, par exemple. Bref, le chaînon qui favorise l’intégration de l’autiste au monde qui l’entoure.
Les multiples visages de l’autisme
« Contrairement aux croyances populaires, les personnes autistes n’ont pas toutes un retard intellectuel, explique Mme Sylvestre. Nombreuses sont celles dotées d’un quotient intellectuel normal, voire même supérieur. »
Par ailleurs, les personnes autistes ont plus de difficulté à tisser des relations sociales. Leur rapport aux autres reste un défi au quotidien. Bien qu’elles aient des traits communs, chacune est différente.
« Les profils de ces personnes varient énormément d’un bout à l’autre du spectre, explique Mme Sylvestre. Certaines sont douées pour apprendre les langues, mémoriser et calculer. D’autres ont du mal à établir un contact visuel, à parler ou à s’habiller. »
Les changements de routine s’ajoutent à leurs difficultés et les rendent anxieuses. Mais elles sont aussi des plus honnêtes et authentiques. « Pourquoi? », demandez-vous. Parce que la plupart ne savent pas mentir.
Avril, le mois de l’autisme
Sylvain est aujourd’hui un adulte avec un travail et des loisirs. À 30 ans, il continue son cheminement, et Trait d’Union l’accompagne encore sur sa route.
« On oublie souvent qu’il existe des adultes autistes, rappelle Mme Sylvestre. L’autisme ne disparaît pas avec l’âge. On porte ça en soi toute notre vie. »
Trait d’Union a constaté des besoins grandissants de soutien chez les adultes et a donc étendu son offre de services à cette clientèle.
Avril est le mois de l’autisme au Québec. Voici donc l’occasion de mieux connaître ces personnes et leur réalité. Mettez-vous dans leur peau et découvrez les multiples visages de l’autisme.
Vous pouvez aussi appuyer la cause de plusieurs façons. Le 2 avril sera la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme. Une occasion de participer au mouvement « Faites briller en bleu ». Le 25 avril, appuyez la Marche pour l’autisme, principale activité de financement de Trait d’Union au profit de ses camps de jour spécialisés.
Pour tous les détails sur les activités et services offerts par Trait d’Union, visitez le site Web traitdunionoutaouais.ca ou restez à l’affût en consultant la page Facebook « traitdunionoutaouais ». L’organisme est situé au 109, rue Wright, à Gatineau (secteur Hull). Pour les joindre : 819 595-1290 ou tuoi@bellnet.ca
Une présentation vidéo a aussi été produite sur l’organisme Trait d’Union Outaouais grâce à la grande générosité du réalisateur et producteur Jalal Aouatif. Cliquez pour visionner la vidéo.