La nouvelle grande sœur
par Benoit Laplante
Les Grands Frères Grandes Sœurs de l’Outaouais (GFGSO) cherchent à offrir aux enfants de familles monoparentales l’amitié d’un adulte pour contribuer à leur développement et encourager la persévérance scolaire.
Or, la magie de l’amitié commence par une présence. Mais cette présence, il faut la créer. Et c’est là qu’intervient la grande magicienne et Grande Sœur Yvonne Dubé. Sa mission? Faire grandir les GFGSO et faire augmenter le nombre de jumelages auprès de jeunes en manque de modèles positifs.
Diplômée en droit et en criminologie, à la fois spécialiste en démarrage d’organismes sans but lucratif et dans l’organisation de collectes de fonds, Mme Dubé s’est frottée aux GFGSO il y a de cela plusieurs années, alors qu’elle travaillait au sein de la compagnie Savers (Village des Valeurs).
À l’écouter nous raconter son parcours de vie, on comprend pourquoi elle a quitté le secteur privé. Prendre la relève à titre de directrice générale des GFGSO est en quelque sorte un retour aux sources. « Je viens d’une famille de 16 enfants et d’un petit village, au Nouveau-Brunswick, où l’entraide et le don de soi étaient valorisés, raconte-t-elle. De plus, ce que j’ai vu et entendu en travaillant au palais de justice d’Ottawa m’a ouvert les yeux sur la réalité de nombreux jeunes souvent laissés à eux-mêmes. »
Le pouvoir du mentorat
Quand elle vous parle des hommes qui manquent souvent à l’appel comme mentors, ainsi que les défis auxquels l’organisme fait face, l’amour véritable qu’elle éprouve pour la cause est palpable. Cette cause, c’est le mentorat. Cette influence positive d’un adulte sur des jeunes. Depuis plus de 100 ans, c’est ce qui fait battre le cœur des Grands Frères Grandes Sœurs du Canada. En Outaouais, l’organisme fait une réelle différence dans la vie des enfants depuis 1983.
Les résultats sont d’ailleurs concrets et éloquents. Plus de 50 % des jeunes jumelés sont plus susceptibles de finir leurs études. Et même 46 % d’entre eux sont plus responsables et moins portés à consommer de la drogue.
Contribuer à la cause
Un Grand Frère ou une Grande Sœur fait aussi la différence sur le plan social. Quatre-vingt-dix pour cent des Québécois sont convaincus qu’associer un enfant ou un adolescent qui intimide les autres à un mentor est un moyen efficace de réduire les risques d’intimidation. « Des jeunes sans repères ont besoin de modèles positifs pour qu’ils puissent cultiver une estime de soi, insiste Mme Dubé. La relation d’amitié qui naît d’un jumelage est un excellent remède contre la délinquance ou le décrochage scolaire, par exemple. »
Plusieurs jeunes garçons de 6 à 14 ans attendent d’être jumelés à un Grand Frère. Les GFGSO recherchent activement des hommes de 18 ans et plus intéressés à s’engager bénévolement comme mentors. « On a un cruel manque de modèles masculins, admet la directrice générale. À raison de quatre heures par semaine seulement, vous pouvez illuminer la vie d’une jeune. »
Sauts en parachute
L’organisme est toujours à la recherche de financement. Sa prochaine collecte de fonds aura lieu le samedi 6 juin (ou le 13 juin en cas de pluie) à l’aéroport exécutif de Gatineau.Vous êtes invités à venir sauter en parachute avec un professionnel du centre de parachutisme Go Skydive au profit d’un enfant de votre communauté. « Cette activité symbolise pour nous l’importance et la force des liens d’amitié qui naissent entre mentors et mentorés », fait valoir la directrice générale. Tous les fonds amassés serviront au développement et au maintien des programmes de mentorat.
Les GFGSO organisent aussi des collectes à domicile d’objets usagés. « Nous accueillons chaudement livres, ordinateurs et vêtements, ajoute-t-elle. Tous ces dons visent à créer des moments d’amitié magiques! »
Une présentation vidéo a été produite par le réalisateur et producteur Jalal Aouatif. Elle peut être visionnée en ligne sur https://www.youtube.com/watch?v=i64-7yeymKY&feature=youtu.be