« Le résultat de la prière est la vie, car elle irrigue le cœur et la terre. » Saint François d’Assise
Avez-vous déjà prié? On se souvient peut-être de s’être agenouillé au bord du lit, nos mains d’enfant jointes près du cœur. Ou alors, dans un moment de désespoir, on a fermé les yeux et imploré l’aide de Dieu. J’ai personnellement redécouvert la prière, celle-là même qui insuffle tant de transformations dans mon quotidien que j’ai eu envie de vous faire partager mon enthousiasme.
Depuis l’aube des temps, l’être humain prie. Parfois spontanément, parfois par dévotion. Les religieuses, les prêtres et les moines font de la prière une offrande pour le plus grand bien de tous. La prière en tant qu’art nous invite à entrer dans cette expérience humaine très ancienne et remplie de mystère. Elle porte un savoir de plus de 5 000 ans dont les secrets sont encore cachés aujourd’hui. La mémoire vive de l’art de la prière vibre pourtant encore entre les murs des cloîtres, des églises et des monastères tibétains. Il semble cependant que notre société dite civilisée ne s’y intéresse presque plus. C’est dommage parce que nous sommes en train de perdre les clés de cet art pouvant contribuer au bonheur de vivre. Il n’est pas étonnant qu’en dirigeant notre attention sur l’apparence plutôt que sur l’essence, nous ne trouvons plus de sens aux mots ni aux gestes liés à l’acte de prier.
On peut alors se demander ce que font ceux qui prient à longueur de journée puisqu’on ne voit pas la prière, puisqu’elle fait partie de l’invisible. Tout le cérémonial ne sert qu’à évoquer, dans l’intimité de l’être, un mouvement authentique de l’âme vers Dieu. La prière n’est pas une demande qui provient d’une sensation de manque, accordée ou refusée par un dieu extérieur. Elle est plutôt un mode de communication privilégiée qui nous lie au divin en nous. Une ligne directe sans frais d’interurbains! Prier, c’est reconnaître notre aptitude à communiquer avec Cela — force cosmique, Esprit, Champ de cohérence universelle, Présence, Vie ou simplement… Dieu.
Alors, comment prier? D’abord, il importe de détourner notre attention de ce qui nous manque, de ce qui nous fait souffrir. Déjà, cela étonne, n’est-ce pas? Ensuite, l’invitation consiste à nous détendre afin d’ouvrir un espace pur de réceptivité. Et finalement, dans un grand acte de foi, nous invoquons l’émotion que nous ressentirions si notre prière était déjà exaucée. La pierre angulaire de la prière est donc de ressentir dans notre âme ce mouvement naissant selon lequel nous sommes déjà ce que nous désirons être. Le miracle s’opère alors au plus profond de l’être. Prier nous transforme et transforme notre relation au monde. C’est notre état émotionnel qui détermine ce que nous allons créer dans notre existence.
Le cœur de notre vraie nature entend et répond à son propre langage, celui de l’amour. En comprenant la prière comme une qualité de sentiment qui s’imprègne dans notre cœur, nous accédons à notre pouvoir divin. Nous pouvons prier pour enrichir notre vie et nos relations de ce que nous souhaitons le plus : la tendresse, la compassion, la gratitude, la présence, la compréhension, la bienveillance, etc.
Serait-il possible que notre grande famille humaine ait besoin de récupérer l’art oublié de la prière? La prière pourrait-elle susciter davantage de tendresse et d’affectivité dans les liens qui nous unissent?