« Et si le silence était plein de ce que nous sommes vraiment. »
Faire silence est une expérience différente de la méditation. Elle nous entraîne à écouter et à saisir le sens de notre incarnation. Bien que la méditation fasse également partie de ces expériences qui nourrissent l’âme, elle se distingue par sa pratique. Je dirais que d’apprendre à faire silence nous introduit à la méditation.
L’humain ne peut incessamment vivre dans un tohu-bohu de bruits et d’activisme. Il se perd malgré lui dans cette tourmente quotidienne. Dans les tribus ancestrales, l’Homme était appelé à vivre différentes expériences d’initiation au cours de sa vie terrestre afin de marquer les principales étapes de sa maturation et de son éveil. Chacune d’elles était empreinte des différentes transformations physiques à travers les âges. Un rite l’attendait afin d’initier le pas vers cette ascension spirituelle. La quête de vision faisait partie de ces expériences caractérisées par la fin d’une période importante et le début d’une seconde. La quête d’un sens à travers cette transition était de haute importance. Aujourd’hui, plus rien ne marque les grandes étapes de nos vies. Elles sont pour la plupart du temps banalisées et peu préoccupantes.
Faire silence ou vivre l’expérience de la quête de vision est un temps d’introspection et de détachement que nous nous offrons. Sortir de son habitat, s’éloigner de ses proches, jeûner et se retrouver dans la nature, en silence dans la solitude, sont les principales caractéristiques d’une telle expérience.
« Il faut savoir s’éloigner pour mieux voir »
Le monde actuel est préoccupé par le matériel et le confort. Faire silence, peut-être, mais à quel prix? L’éloignement du nid douillet vers un hébergement rustique, ce n’est pas ce qu’il y a de plus attirant pour certains. Je propose souvent de débuter par de simples expériences. Apprivoiser ce que nous avons perdu. Le silence. S’accorder des temps de silence et de solitude nous initie dans cette quête de plénitude et de sens, et ce, sans trop nous contraindre ou nous assommer.
L’encombrement familial, les horaires variés, ainsi que le travail font qu’il est parfois difficile de s’offrir quelques instants de silence à la maison. Sortir, aller marcher dans la solitude nous prédispose à des moments privilégiés avec notre âme. Cessons d’attendre après quiconque et réalisons pleinement ce que notre âme attend véritablement de nous. Les temps de silence que nous pouvons nous offrir sont forts précieux car ceux-ci procureront un apaisement à notre mental et nourriront notre âme.
Dans le silence et le calme se manifestent souvent les parties ombragées que nous portons. Nous purifions nos egos et laissons place à la vision du rêve éveillé. La vision du rêve est cet instant présent où nous connectons avec l’intelligence suprême, la voie de l’Esprit.
À travers cette quête de silence, nos peurs ont libre cours. Il ne s’agit pas de juger ce que nous portons, mais de nous éveiller à ce que nous laissons aller. C’est un véritable exercice de lâcher-prise. Nous nous devons de cesser de percevoir la finitude en toute chose, et plutôt bâtir à partir de ce que nous portons, de ce que nous sommes. C’est la foi. Croire en Soi.
Faire silence en des lieux signifiants, nous permet, entre autres de nous introduire sur ce chemin de l’unification de l’âme à l’Esprit. C’est un temps où nous nous imposons une sortie de notre zone de confort afin de mieux entendre notre voie intérieure, les messages que notre âme désire nous communiquer.
Apprendre à faire silence nous éduque personnellement et socialement sur le sens que nous portons présentement et pour les générations futures. Interrogeons-nous sur nos valeurs profondes et apprenons, patiemment, à nous éveiller à elles.
Auteure du livre « Croître par l’observation de soi »