« On ne peut pas ne pas communiquer. »
C’est ce que Paul Watzlawick, théoricien reconnu de la communication, a simplement mais brillamment énoncé. Cette idée exprime peut‐être une évidence, mais souligne à la fois une notion fondamentale : l’être humain est en constante communication avec ses pairs. Il émet des signaux verbaux et non verbaux quand il interagit avec un interlocuteur. Il se différencie des animaux et des autres espèces naturelles en raison de sa capacité à communiquer verbalement, entre autres. C’est pourquoi il doit accorder de l’importance aux mots qu’il choisit dans ses échanges autant personnels que professionnels.
L’être humain est unique : choisissez la meilleure approche
Chaque personne a une éducation, une culture, une dynamique interne et un passé différents. C’est ce qui fait d’ailleurs son unicité. Lorsque cette personne est en contexte communicationnel, elle doit prendre ces variantes en considération afin de favoriser un dialogue harmonieux et enrichissant.
Éducation
Si, par exemple, votre interlocuteur a reçu une éducation catholique soutenue, vous devrez tenir compte de sa foi, de son regard altruiste, de ses valeurs de compassion et de pardon, etc. Vous saurez que certains mots ou concepts pourraient vous le mettre à dos.
Culture
Si, par exemple, votre interlocuteur a été élevé au sein d’une famille pour qui le déploiement de l’intellect est essentiel, vous comprendrez que traiter de faits terre à terre (la maison, le magasinage, les troubles sur votre voiture, la température) ne pourra le garder longuement en haleine.
Dynamique interne
Si, par exemple, votre interlocuteur montre une personnalité pleine d’effervescence, sympathique et explosive, vous l’ennuierez probablement avec des démonstrations analytiques qui traînent en longueur.
Passé
Si, par exemple, votre interlocuteur a, dans le passé, vécu de graves agressions verbales, celui‐ci aura plutôt tendance à déserter une conversation enflammée dont le ton monte sous le signe de la colère.
Bref, la communication est également un vecteur de la psychologie. Que vous souhaitiez discuter d’un problème de couple ou convaincre un nouveau client de profiter de vos services, vous augmenterez vos chances de communiquer efficacement à prendre quelques notes sur la personne et à préférer certains mots à d’autres.
Pensez à reconfirmer!
En plus d’être unique, un individu ne connaît pas nécessairement la définition exacte des mots que vous utilisez. Bien que cela puisse paraître étrange, surtout au cœur d’une même culture identitaire, il est effectivement vrai que, d’une personne à l’autre, la signification d’un mot peut différer. Le poids émotif des mots est un facteur, comme la connaissance, la fréquence d’utilisation de ce mot, les croyances linguistiques généralisées, le secteur d’activité, etc.
Pour ces raisons, mieux vaut toujours reconfirmer. N’hésitez pas à interroger votre interlocuteur sur votre compréhension de son discours. Dites‐lui ce que vous avez compris et si cela reflète avec justesse ce qu’il veut vous transmettre. Demandez‐lui aussi de reformuler dans ses mots ce qu’il a retenu de vos propos. Vous constaterez qu’il existe souvent des divergences de sens et de connotation. On le remarque d’ailleurs fréquemment entre employeur et employé, client et fournisseur. Le donneur d’ordres réclame l’exécution d’une tâche ou d’un mandat alors que celui qui doit répondre à sa demande le fait, en fin de compte, plus ou moins et avec des résultats mitigés parce que la directive n’a pas été entendue de la même manière. L’usage de mots adéquats, appropriés à la situation et à la personne, dont la compréhension mutuelle a été confirmée est donc de mise en tout temps.
Soyez précis!
Un échange de paroles vagues, évasives et dont la signification porte à interprétation peut mener à des mésententes, voire des conflits. On relate cela régulièrement dans le bilan des causes d’une chicane de couple ou d’une résiliation de contrat. En effet, une réponse embrouillée, une explication confuse ou un choix de mots mal adapté peut conduire à des critiques erronées et des actes inopportuns.
Par exemple, si votre partenaire, qui doit vous emmener dîner, vous écrit : « Je vais chez toi à midi. » Est‐ce que cela signifie qu’il quittera le lieu où il se trouve à midi, qu’il sera à votre porte à midi ou qu’il passera vous récupérer sur l’heure du dîner? Si vous croyez qu’il sonnera chez vous à midi – ce qui vous convient parce que vous avez une rencontre à 13 h – et qu’il sonne réellement à midi, les circonstances sont favorables. Par contre, s’il arrive à 12 h 45 – prenant « midi » comme « heure du dîner » ‐, il est possible que vous soyez déçue, peut‐être fâchée, d’autant plus si d’autres problèmes de communication ont fait surface dernièrement.
Ainsi, lorsque vous communiquez à l’oral ou à l’écrit, soyez immanquablement précis! Vous gagnerez sur le plan de la bonne entente, de l’évolution personnelle et professionnelle et même du bonheur!