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Le mouvement intime de nos cellules

À notre époque, tout le monde s’accorde pour dire que la vie est mouvement. Au niveau cosmique, les galaxies ne sont pas stables, elles s’éloignent de nous comme de vieilles cousines avec lesquelles nous partageons le carbone de nos origines moléculaires. Dans notre corps, tout s’agite autour de quelques 100 000 réactions chimiques par seconde qui permettent de faire fonctionner nos organes, tout cela dans une synchronisation qui interroge les biologistes et émerveille les rêveurs. Même la mort est reconnue comme active avec la vie microbienne qui se développe dans le cadavre et fait de celui-ci un organisme en pleine mutation. Bref, rien n’échappe au mouvement, l’arrêt n’existe nulle part sauf dans l’éternité dit-on.

L’immobilité n’existe pas

Aussi, du fait de cette aptitude quasi universelle à bouger, on peut se demander pourquoi il est parfois si difficile de passer à l’action, si exigeant de tourner la page, si angoissant de quitter le connu pour aller explorer d’autres avenues. Et pourquoi tout d’un coup, un jour on fait le pas, on se lance et on agit.

Dans notre corps où les morts cellulaires arrivent sans cesse, des millions de cellules doivent se diviser à chaque seconde pour remplacer les cellules décédées. Avant de se couper en deux pour donner deux cellules filles identiques, la cellule se prépare dans une sorte de grossesse pour que la transmission génétique se fasse de manière équitable. Cette période de gestation appelée interphase est beaucoup plus longue que celle de la mitose à proprement dit. Est-ce que nous reproduisons ce schéma au niveau de notre vie, préférant de longs moments de doute, de crainte, de réflexion qui ressemblent à une maturation avant de faire le saut?

Nous fonctionnons comme nos cellules puisque nous sommes nos cellules et il est donc sage de prendre le temps avant de passer à l’acte. Le problème se pose quand l’indécision, la peur ou le manque de confiance aboutissent à l’immobilisme qui, nous l’avons vu, n’existe pas, même au fond de l’univers. À ce moment-là, au niveau moléculaire, un autre mouvement va se mettre en action pour nous sauver en quelque sorte de cette inertie suicidaire : il s’agit du saut quantique. Il va représenter dans l’infiniment petit, le changement radical qui n’a pu être fait dans le monde visible. En physique quantique, cette expression fait référence au fait qu’un électron qui tourne de plus en plus vite autour du noyau va, à un certain moment, faire un saut pour changer de niveau d’énergie et apparaître comme par magie à un autre endroit. Cela est possible parce qu’il reçoit une quantité d’énergie appelée quantum qui provient d’un surplus d’activité. C’est comme si une personne tournait en rond dans sa vie autour d’un travail qui, à l’instar du noyau, l’attire encore pour la sécurité, mais la frustre énormément, au point qu’elle va se mettre à surchauffer et à créer une quantité d’énergie suffisante pour lui faire faire le saut quantique. Lorsque ce mécanisme se fait inconsciemment, dans une sorte de pilotage automatique qui donne la sensation que nous sommes victimes de notre vie, ce changement vibratoire va se manifester par la maladie qui est un saut quantique décidé par le cerveau inconscient. Il faut se rappeler que le cerveau n’est pas intelligent, il est là pour être performant et préfère que cette personne frustrée qui risque de devenir trop stressée et donc de mourir, somatise dans une maladie qui lui permet de gagner du temps pour changer ce qui ne lui convient plus.

L’illusion du changement

Le plus souvent, ce qui nécessite une transformation n’est pas la vie extérieure. Changer de travail ou de conjoint est parfois une solution utile, parfois aussi un antidouleur dont l’effet sera bref. Voyager pour chercher dans l’exotisme un remède à l’insipide de notre vie, faire de l’entraînement cardio une nouvelle religion du cœur seront bien souvent des cataplasmes sur les jambes de bois de notre immobilisme. Tout au plus permettront-ils d’alléger le quanta de frustration qui évitera que l’électron à bout de nerfs ne libère son énergie dans une pathologie.

Ce qui permet à notre corps de réaliser cette transformation, c’est notre changement de vision à propos des événements que nous vivons car la science, celle dont le but est de nous rendre lucide, sait que toutes les expériences et phénomènes existants sont influencés par l’observateur. Nous avons donc une possibilité d’agir sur notre propre vie selon le regard que nous lui accordons. Bien sûr, nous savons que ce regard est faussé par toutes les croyances et programmes que nous exécutons comme des robots simplement parce que nous l’avons appris ainsi au détriment de notre vraie nature. Mais à l’heure où l’intelligence artificielle envahit nos demeures, comment pourrions-nous encore jouer les St-Thomas qui ont besoin de voir pour croire. Nous envoyons un message virtuel en un instant à l’autre bout du monde et nous ne nous croyons pas capables de passer à autre chose?

À une période de ma vie où je sentais un mouvement intérieur contradictoire avec ma réalité extérieure, j’ai eu de fortes tensions au niveau des trapèzes. Je pensais à la difficulté de changer et à ce fameux saut quantique nécessaire pour accéder à un autre niveau vibratoire donc à une réalité matérielle; je compris que j’étais tel un trapéziste accroché à sa barre, forçant sur mes muscles pour m’accrocher désespérément en attendant que la barre en face apparaisse pour que je puisse sauter. Je n’osais pas sauter parce que je ne voyais pas le nouveau trapèze alors que seul mon saut quantique l’aurait fait apparaître. Ce fut un déclic pour moi et je pris les décisions nécessaires pour créer cette nouvelle réalité. Mes trapèzes n’avaient plus besoin de s’accrocher. Je pouvais sauter et les douleurs disparurent. Je changeais d’orbite… et de bien belles opportunités apparurent.

« Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous ne les faisons pas, c’est parce que nous ne les faisons pas qu’elles sont difficiles ». Sénèque sans le savoir parlait déjà de ce qui habite notre infiniment petit et qui permet à notre grandeur de s’exprimer dans l’action. « Il n’y a pas de mauvais choix » disait aussi mon professeur de médecine chinoise qui lui aussi percevait dans sa science millénaire la sagesse de l’action, tout en sachant que le résultat ne sera que le reflet du regard que je porterais sur cet acte. Car le résultat importe peu. Il n’est que la conséquence, mais non l’essence du mouvement.

L’essence du mouvement, c’est l’intention profonde qui me fait avancer et qui crée la réalité en accord avec mon être profond. Alors, le geste initié par le cœur prend toute sa beauté.

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