Marcher plus vite, sans effort supplémentaire pendant une plus longue période
Lors d’une récente recherche sur Internet concernant des associations de marche dans la région, j’ai trouvé sur le site de Rando Québec une description fort intéressante des types de marche. Sous le sous-titre Clubs de marche sont détaillées les différentes marches spéciales possibles que l’on peut pratiquer : la marche Audax, la marche Dynamique, la marche Volksmarche, ainsi que la marche afghane. Mais c’est surtout cette dernière, la marche afghane, qui attira mon attention.
La marche afghane est décrite comme suit :
« La marche afghane est une technique de marche au cours de laquelle on synchronise ses pas et sa respiration, tout en s’adaptant à la topographie du terrain et à l’effort physique. » — Rando Québec
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En tant qu’athlète retraitée de calibre international, adapter la respiration abdominale au mouvement n’est pas un nouveau concept pour moi. Mais jusqu’à ce jour, je n’avais jamais entendu parler de la marche afghane, aussi appelée le yoga de la marche2.
La marche afghane a été conçue par un Français du nom d’Édouard Stiegler qui s’est rendu en Afghanistan au début des années 80 dans le cadre d’une mission des Nations Unies.
Stiegler est devenu totalement fasciné par le style de vie des nomades caravaniers et fut surtout intrigué par leur marche méditative dans les sentiers étroits de l’Afghanistan.
Il écrit ceci dans son livre Régénération par la marche afghane : « Les hommes, la plupart d’âge moyen, le visage buriné, le regard fixé à quelques mètres devant eux, parfois vers l’horizon, avançaient en tenant leur dromadaire par le licol, cheminant à pas réguliers, larges et rapides, avec une ardeur que rien ne semblait devoir fléchir. Absorbés en eux-mêmes, résolus comme leurs bêtes surchargées de ballots énormes, j’appris par un passant qui parlait leur langue qu’ils venaient du sud, un voyage de 700 km, d’une seule traite, à part les bivouacs nocturnes. Ils offraient le spectacle de grands voyageurs poussiéreux, mais non celui de gens fatigués. »3
Ce voyage de 700 km se traduit par 60 km par jour ou 38 km en moins de 6 heures. Si l’on considère que le temps moyen pour une femme pour terminer un marathon est de 4:45:30 h et qu’un homme prend 4:20:13 h (Running USA), marcher 38 km en moins de 6 heures est tout un exploit.
Édouard Stiegler se mit véritablement à explorer ces différents types de marche et a rapidement réalisé que cette façon de marcher était également vécue dans d’autres pays, où le seul moyen de transport est la marche et dont les terrains difficiles obligent à de longues journées d’effort. Développer une technique de respiration spéciale était essentiel pour harmoniser la respiration avec le pas et Stiegler a conclu que la pratique de la marche afghane est comme une sorte de « suroxygénation naturelle » prônée dans diverses formes de yogas.
Le marcheur afghan coordonne donc sa respiration et ses pas suivant un rythme de base dit 3-1. Trois pas d’inspiration, un pas de rétention à poumons pleins et trois pas d’expiration, et le cycle recommence. Il y a aussi des rythmes plus longs et, en terrain accidenté, des rythmes plus courts.
Les bénéfices sont la réduction des risques de maladies cardio-vasculaires, de l’anxiété et du stress, la perte de poids et la maîtrise de la pratique mentale de vivre le moment présent. Je vous encourage à approfondir vos connaissances sur la marche afghane et à enfiler vos chaussures de marche, ainsi qu’à profiter du coloris automnal à son « max ».
Allons-y ! 1, 2, 3, pause, 3, 2, 1, pause, 1, 2, 3…
1 Rando Québec | https://Randoquebec.ca/
2 Sylvie Alice Royer | La marche afghane pour tous (2018)