Tout récemment au Québec, un groupe de 48 pédiatres et chercheurs ont osé se lever pour décrier la surmédication des enfants aux prises avec un trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). En effet, selon La Presse, près de 14 % des jeunes Québécois de 10 à 12 ans consommeraient des médicaments psychostimulants, ce qui est nettement supérieur à la moyenne du reste du pays, laquelle serait d’environ 5 %. Auparavant, de nombreux spécialistes avaient dénoncé le nombre effarant de faux diagnostics en matière de TDAH. Comme le mentionnait le pédiatre Guy Falardeau sur les ondes de Radio-Canada : « Il y a des symptômes qu’on attribue au TDAH, mais il faut s’assurer que ce n’est pas dû à un autre trouble ».
Or, la pression des systèmes scolaire et médical actuels, associée à une navrante déconnexion des facteurs de base de santé et à une baisse de tolérance face à la diversité comportementale, ont pu mener à des prescriptions précipitées, erronées, voire souvent inutiles. Conséquemment, certains enfants, qui n’étaient pas réellement aux prises avec un TDAH, ont été médicamentés sans raison, alors que d’autres, dont le trouble était bien réel, auraient peut-être pu s’en sortir sans médication ou n’avaient pas besoin d’une aussi forte dose.
La médecine conventionnelle a tellement misé sur les médicaments chimiques ces dernières années qu’elle en a oublié l’essentiel : le corps humain est avant tout gouverné par les facteurs naturels de santé. Il va sans dire que bien des facteurs naturels de santé de base sont malmenés ou délaissés de nos jours – sommeil insuffisant ou déficient, peu d’exposition au soleil ou à l’air pur, peu d’activité physique, mauvaise alimentation – au profit d’un monde cyberdépendant en constante croissance. Il est donc ironique qu’on en soit venu à considérer plus naturel d’opter spontanément pour une pilule plutôt que de chercher d’abord à mettre en œuvre les conditions gagnantes pour que le corps joue naturellement son rôle.
Heureusement, cette même médecine conventionnelle, dont l’approche demeure principalement basée sur la médication, s’ouvre progressivement à une médecine dite « intégrative », c’est à dire une médecine qui fasse le pont entre la médecine conventionnelle et les médecines naturelles pour le plus grand bénéfice des patients. C’est d’ailleurs ce que la naturopathie prône depuis toujours, puisque ces deux médecines, dont l’approche vise des objectifs différents, sont complémentaires, la médecine conventionnelle visant surtout à soulager des symptômes, la naturopathie servant plutôt à prévenir ou à soigner un mal ou une maladie à sa source.
Dans le cas du TDAH, la médication devrait être une option de dernier recours. Avant même d’y songer, il faut s’attarder au sommeil. En effet, si le TDAH peut engendrer des troubles de sommeil, un mauvais sommeil aura pour conséquence d’aggraver les symptômes du TDAH. Cercle vicieux duquel il faut se sortir en s’attaquant à la source du sommeil lui-même, en mettant tout en œuvre pour le consolider. Des études récentes ont démontré que le simple fait d’ajuster ses habitudes de sommeil et d’allonger ses nuits avait permis à plusieurs personnes aux prises avec un TDAH de contrôler leurs symptômes, de les voir s’atténuer de manière significative et, dans certains cas, de les voir complètement disparaître. Pour les personnes souffrant déjà de problèmes d’insomnie découlant du TDAH, rien n’est perdu. Une rééducation du sommeil permettra à ces gens de retrouver un sommeil de qualité et, de ce fait, de mieux contrôler les symptômes du TDAH.
Avant d’envisager la médication, il vaut le coup de revenir à la base : aux facteurs naturels de santé, dont la qualité du sommeil est en tête de lice.