Depuis quelques années, nous entendons de plus en plus parler du Qi, l’énergie vitale, notamment grâce aux pratiques du Qi Gong et du Tai Chi qui gagnent en popularité en tant qu’exercices holistiques de grande valeur tant pour notre corps que pour notre esprit. Ces techniques se fondent sur une véritable science remontant à l’époque de la Chine ancienne, où un grand nombre de maîtres taoïstes cherchaient sans relâche la voie de la perfection. Ils nous apprennent que le Qi (aussi appelé traditionnellement prana en Inde), source de toute vie sur Terre et dans l’Univers, se trouve en chaque chose, en nous comme dans la nature, dans les aliments que nous ingérons et même dans les objets qui nous semblent inanimés ainsi que dans nos actes et dans nos pensées. Plus nous accumulons de Qi et le moins nous en perdons, meilleure sera notre santé globale, tant physique que psychique, pour mieux trouver l’équilibre parfait dans notre vie.
Ces sages taoïstes ont découvert que certains ingrédients contiennent une concentration élevée de Qi et sont particulièrement recommandés afin de parfaire l’équilibre énergétique pour vivre une vie longue et saine. Parmi ces aliments, il y a le thé, qu’ils qualifient de « boisson de l’immortalité ». Le théier aurait notamment la capacité d’accumuler le Qi de la nature avoisinant le jardin ou la plantation où il croît. Une fois cueillies, manipulées, puis séchées, ses feuilles conserveraient cette énergie bienfaisante. Une fois les feuilles infusées, leur liqueur nous transmettrait cette vitalité, en plus de faire circuler l’énergie que nous avions déjà. Boire du bon thé aurait donc la faculté de nous transmettre beaucoup de Qi.
Évidemment, ces sages de la Chine antique connurent le thé uniquement sous sa forme la plus pure, des feuilles provenant de théiers poussant à l’état sauvage, vivant en pleine symbiose avec la nature environnante. On est bien loin du thé industriel, cultivé dans de grandes plantations et parfumé aux arômes de caramel ou de citron! À notre époque où le thé est un produit santé qui a « le dos large », il sera important pour l’amateur qui s’intéresse à ses vertus de se tourner vers des thés plus artisanaux et qui ont été cultivés dans les conditions les plus naturelles possibles. Dans ce sens, ceux qui désirent bénéficier du Qi que le thé peut leur transmettre s’orienteront plus particulièrement vers des thés issus de théiers sauvages, de vieux théiers qui ont été cultivés écologiquement, sans l’usage de produits de synthèse. On dira même que plus les acteurs qui ont participé à sa production et à son commerce (producteurs, artisans, distributeurs, puis commerçants) étaient remplis de bonnes intentions (c’est-à-dire qu’ils étaient animés plus par leur passion et par leur esprit de partage que par le mercantilisme et par l’ambition), plus le thé aura de Qi! Toujours est-il que ce sont les vieux Pu’Er et autres thés issus de théiers sauvages ou semi-sauvages, dont certains thés verts, Oolong et noirs bien spéciaux, qui sont reconnus pour avoir la plus grande concentration de Qi.
Dans cet ordre d’idées, des amateurs s’adonnent à la pratique du Cha Dao, la voie du Thé. Ils dégustent le thé d’une manière introspective, en méditation, avec ou sans rituel particulier. En s’intériorisant, ils apprécient les sensations subtiles que leur apporte le thé qu’ils dégustent. Le Qi peut alors être perçu comme une douce énergie vibrante, telle une brise vivifiante qui s’élève en soi et qui peut facilement être confondue avec la stimulation que procure la caféine, pourtant tout à fait différente en effets. Il en résulte plutôt un bien-être palpable, un réchauffement dans tout le corps, une clarté de l’esprit et un calme profond. Le Qi, on n’en a jamais trop!