Eh oui, j’habite un corps! Quelle affaire que d’élire domicile dans un véhicule en apparence aussi limité!
Des réflexions du genre « Je n’avais pas envie de venir sur terre. Je ne voulais pas naître. Je n’aime pas vivre dans la matière… » sont fréquentes. Il n’est pas évident pour un esprit d’incarner un corps tridimensionnel. L’espace, plus ou moins étroit selon notre conscience, prendra de l’expansion au fil de notre évolution.
Au fait, est-ce que j’habite vraiment en conscience, ses moindres recoins?
Suis-je en harmonie avec chacune de ses parties (corps, âme, esprit, personnalité)?
Suis-je à l’aise de me déplacer, de bouger, de danser? Suis-je souple et mobile?
Est-ce que j’habite ce corps à sa pleine et juste grandeur?
Ce véhicule est-il fiable dans l’action au quotidien? Répond-il à mes demandes?
Est-ce que je lui accorde soin, attention, respect, douceur, tendresse?
Suis-je bien dans ma peau ou la honte se cache-t-elle dans un coin?
Connaissez-vous l’exercice du miroir dans lequel, nu, on se regarde de la tête aux pieds? Hier soir, j’y ai vu une partie de mon anatomie que je n’aime vraiment pas. Même si mon entourage perçoit cet aspect différemment, l’émotion que je ressens demeure. La chirurgie n’y pourrait rien et, de toute façon, elle ne fait pas partie de mes choix. Rien à faire; je ne peux améliorer la situation, et la comparaison avec les autres m’est facile. Je m’endors doucement sur ce ressenti.
Ce matin, une connaissance m’envoie un courriel intitulé : Les mois des belles femmes. En voici deux passages :
LA BEAUTÉ D’UNE FEMME
La beauté d’une femme n’est pas dans les vêtements qu’elle porte, l’image qu’elle projette ou la manière dont elle se coiffe.
La beauté d’une femme se voit dans ses yeux parce qu’ils sont la porte d’entrée menant à son cœur, là où l’amour règne.
La vraie beauté d’une femme se reflète dans son âme.
C’est son bagage qu’elle donne avec amour, et la passion qu’elle démontre.
La beauté d’une femme, avec les années qui passent ne fait que grandir.
Merci Brigitte. Quel beau clin d’œil de la vie! Ce message vaut pour les hommes aussi!
À la fois véhicule et temple, le corps est l’intermédiaire entre l’esprit et le monde de la matière. Il offre des moyens d’expression privilégiés par le mouvement, la danse, le chant et la possibilité d’expérimenter l’environnement par les sens.
Les limites du corps physique ne sont qu’illusions. Vivre des milliers d’années avec le même corps est possible, pouvons-nous lire. C’est bien beau, mais j’en demande l’expérience; trop abstrait ou lointain pour moi. Pour saisir une compréhension ou intégrer une transformation, je dois l’expérimenter dans mon corps physique. Les transformations passent par différents niveaux, pour finalement s’achever dans le plan physique, sans quoi le processus demeure incomplet.
Dans la vie de tous les jours, j’aspire à incarner l’illimité. J’ai du pain sur la planche pour quelques années à venir (autre illusion)! Dans les faits, avec l’expérience de mes cinquante tours de soleil, j’entreprends de réaliser de plus en plus de choses avec de moins en moins d’efforts. Deux ingrédients indispensables… le cœur et l’intention. Si le cœur n’y est pas ou si l’intention n’est qu’au service du moi personnel, peine perdue.
Je trime dur, c’est vrai, tout en étant très à l’écoute. Plus j’utilise mon corps, et plus il me fait découvrir par ses inconforts, ses douleurs parfois, de quelle façon je suis en déséquilibre. Postures et respirations justes font que l’énergie circule librement et les limites du possible sont repoussées.
J’agis par priorités et j’y mets toute mon énergie.
L’activité est nouvelle? Dans le calme, nous savons quoi faire.
La tâche est compliquée? Dans le calme, nous savons comment la réaliser.
L’épreuve est exigeante? Dans le calme, un pas à la fois, nous pourrons l’exécuter.
Doit-on agir seul? Dans le calme, nous connaissons le moment de demander de l’aide.
Finalement, j’aurai à peine effleuré le corps… du sujet. Il y aurait tellement à approfondir : la relation avec l’argent, les choses… Pour l’instant, je tente de ressentir; tout ressentir pour expérimenter la présence en conscience.