J’ai découvert le mandala en participant à un atelier de connaissance de soi, il y a déjà environ quinze ans. Comme exercice de clôture pour boucler son atelier, l’animateur nous a invité à laisser émerger ce avec quoi nous repartions. Il nous a proposé de représenter en couleur, à l’intérieur d’un cercle, notre état d’âme du moment présent. Ce fut pour moi une découverte extraordinaire. Je visualisais mon ressenti comme reflété dans un miroir. Telle couleur représentait ma joie, ma satisfaction, ma fierté de m’être donné ce cadeau, telle forme était l’image d’une nouvelle prise de conscience. Tel mouvement me renvoyait le sentiment que j’avais pris soin de moi et l’ensemble de mon mandala me montrait que j’étais allée plus loin sur le plan psychique, au niveau de ma guérison de l’âme. J’étais émue, très touchée.
Mais qu’est-ce que le mandala?
Mandala est un mot sanskrit (langage des brahmanes de l’Inde) signifiant « cercle, centre, unité, totalité ». Il s’exprime dans un dessin circulaire, convergeant vers un centre porteur d’infini. Dans la tradition orientale, le cercle représente le « Divin », sa manifestation, sa création. Ce symbole du cercle se retrouve dans toutes les cultures et toutes les traditions, tant occidentales qu’orientales. Le cercle est le symbole de la vie : la naissance, la maturité, la mort et la résurrection ou la renaissance.
Pratiquement tout, autour de nous, est circulaire ou mandala. L’atome, la terre, l’univers sont des mandalas. Notre œil, mandala lui-même, nous fait depuis toujours percevoir les choses de façon circulaire et porte notre regard en un point central. Quand nous regardons les choses intensément de façon pleinement consciente, ne touchons-nous pas à leur dimension infinie?
C’est Carl Gustave Jung qui introduit le mandala en psychologie. Il en fit la découverte au cours de sa propre quête intérieure. Il définit le mandala comme le symbole du « soi ». Chaque matin, je dessinais une petite figure circulaire, un mandala, qui semblait correspondre à mon état intérieur du moment. Je n’ai découvert que petit à petit ce qu’était réellement le mandala : « le soi, l’intégrité de la personnalité laquelle, quand tout va bien, est harmonieuse ». (Jung)
Lorsqu’on demande à un guérisseur navaho de venir en aide à une personne malade, il effectue des rites pour restaurer l’équilibre naturel. Il aplanit une surface circulaire sur le sol, puis crée un mandala avec du sable de couleur. La composition picturale ainsi réalisée répond à un modèle traditionnel particulier, choisi par le guérisseur pour les besoins spécifiques de la situation. Le malade est ensuite placé au centre du mandala. L’ordre du dessin est sensé rétablir l’harmonie et sollicite le secours des divinités, donc rendre la santé au malade. (Fincher)
Pour moi, faire un mandala est un moment de méditation qui me permet de me centrer. Ce médium m’a fait découvrir et surtout intégrer que l’ombre est nécessaire pour voir la lumière. Je touche à l’équilibre et je m’apprivoise de mieux en mieux, je m’accepte plus facilement avec mes forces et mes faiblesses. J’accepte de ne pas être parfaite, je deviens plus humaine, plus sensible à moi donc plus acceptable et plus sensible aux autres avec leurs difficultés. Mes jugements sur moi-même tombent et je découvre une grande liberté intérieure.
Le mandala travaille inconsciemment, c’est un outil accessible à tous. Carl Gustave Jung se servait de ce médium dans son travail auprès des schizophrènes. Il croyait que le mandala pouvait aider la personne à découvrir pleinement son potentiel, à réaliser, unifier, équilibrer sa personnalité. Je vous souhaite d’avoir la curiosité d’essayer et de vous laisser prendre par la magie, le miracle de vous découvrir de l’intérieur.
Beau mandala!