Les rêves nocturnes font partie de notre vie depuis la nuit des temps, et s’ils ont traversé autant de milliers d’années, c’est qu’ils ont sûrement une certaine importance bien qu’il y ait des gens qui disent ne jamais rêver. Eh bien, ça n’existe pas des gens qui ne rêvent pas. Il faut plutôt dire que ces personnes ne se rappellent pas de leurs rêves, car tout le monde rêve. Des recherches en laboratoire l’ont prouvé. D’ailleurs, lorsqu’on empêche une personne de rêver, il s’ensuit des troubles de comportement, voire de santé. On peut alors dire que les rêves jouent un rôle d’équilibre de la psyché humaine. Les rêves sont en quelque sorte une soupape de sécurité qui permettent au rêveur de libérer le trop-plein. Mais ça ne s’arrête pas là.
Les rêves se manifestent généralement à la toute première étape du sommeil qu’on appelle aussi le sommeil paradoxal. Le cerveau émet alors des ondes alpha. C’est l’étape du sommeil la plus rapprochée de l’état d’éveil. Puis, le dormeur s’enfonce dans un sommeil de plus en plus profond. Il passe de la phase -1-, puis descend en -2-, et en -3- jusqu’au stade -4-, le sommeil profond, l’étape du sommeil où le dormeur récupère le plus. Et il remonte (si on peut dire ainsi) jusqu’à l’étape -1-. Un cycle (1-2-3-4-3-2-1) peut varier de 10 minutes à plus d’une heure. Ça dépend du degré de fatigue physique, mentale ou émotive de la personne. On peut donc conclure qu’il y a plusieurs cycles dans une nuit de sommeil de 7 ou 8 heures et que le dormeur passera plusieurs fois par la phase -1-, l’étape des rêves. Les rêves qu’on fait dans les premières heures du sommeil sont généralement de très courte durée, le corps cherchant à retourner le plus tôt possible en sommeil profond afin de récupérer davantage. On se souvient plus facilement des rêves qui se manifestent le matin lorsque le corps s’est reposé. Ceci-sous-entend que lorsque le réveille-matin vous tire du sommeil et que vous n’avez pas souvenir d’un rêve, c’est parce que vous vous trouvez alors dans un autre stade de sommeil que la phase -1-. Votre corps a besoin de continuer sa récupération.
À part l’état de profonde fatigue du dormeur, il y a d’autres raisons qui expliquent qu’un individu ne se souvienne pas de ses rêves et très souvent, c’est parce qu’il ne veut tout simplement pas s’en rappeler. Il ne croit pas à leur importance, aux multiples fonctions du rêve. Il existe certaines personnes qui se sentent menacées par l’absence de contrôle qui est propre au sommeil alors qu’on est sourd, aveugle, paralysé, soit prisonnier de son corps. Ce n’est pas un défaut, c’est un mécanisme de défense. Autre raison : ce que le dormeur consomme. L’alcool et les médicaments ont une influence sur la chimie du cerveau et par conséquent sur les cycles du sommeil. Puis il y a le fait que l’individu n’a pas besoin de se rappeler de ses rêves. Son cheminement personnel lui donne une pause. À certaines étapes de la vie, l’esprit et le corps demandent un temps de répit, ce qui est très sain en soi. Il y a donc plusieurs raisons qui expliquent qu’on ne se souvienne pas de ses rêves.
Il existe divers outils qui permettent à un individu de s’entraîner à rêver et le plus simple de tous (qui se veut en même temps le plus accessible) est de s’allouer un temps de repos en milieu d’après-midi, un petit somme d’une demi-heure sur le divan, comme on dit. Le cerveau sait d’avance que le corps dispose de peu de temps pour récupérer. Il demeurera alors en sommeil léger. D’ailleurs, la plupart d’entre nous avons déjà expérimenté la situation suivante : on est étendu sur le divan ou dans un lit, tout habillé. On sait que l’on rêve et en même temps on peut entendre ce qui se passe dans la maison. C’est là une preuve que la phase -1- est la plus rapprochée de l’état d’éveil. Le rêve qui se manifeste alors est de la catégorie des rêves réels.
Il existe effectivement de nombreuses catégories de rêves. À part les rêves réels qui se confondent avec l’état d’éveil, il y a les rêves lucides, où le rêveur a l’impression d’être à l’extérieur de son corps. C’est la même sensation que celle obtenue lors des régressions dans les vies antérieures. Toutefois, les gens ont tendance à associer ce type de rêve à l’état de décorporation que l’on connaît lors des voyages hors-corps. Ce n’est pas le cas puisque la conscience est toujours à l’état d’éveil et que l’esprit du rêveur est toujours à son poste. Puis, il y a la catégorie de rêves prémonitoires qui sont des messages en provenance de l’au-delà. Ils annoncent un événement heureux ou malheureux qui va se produire.
La catégorie des rêves compensatoires a tendance à déranger. C’est le genre de rêve où le dormeur se permet des choses qu’il ne ferait jamais à l’état d’éveil. Un exemple : le dormeur se trouve dans une situation où il a des relations sexuelles avec une autre personne que son épouse alors que cette pensée ne lui a jamais traversé l’esprit. Au moment du réveil, il se sent bouleversé, il se sent coupable. Et pourtant, il ne devrait pas. Les rêves compensatoires méritent une attention très particulière, car ils ont pour but de libérer, et ces rêves à caractère sexuel indiquent généralement que le rêveur ne réussit pas à canaliser son énergie sexuelle, au même titre que toute autre source d’énergie. Alors, de grâce, cessez de vous sentir coupable. Il s’agit d’un mécanisme d’évacuation normal que le corps utilise pour faire le vide.
On pourrait aussi parler de la catégorie des cauchemars, des rêves d’archétypes, des rêves récurrents, etc., mais il faudrait encore plus d’espace. Disons qu’on va s’en tenir à de l’information générale pour le moment. Si vous cherchez à mieux comprendre la signification de vos rêves, ayez toujours un crayon et du papier près de votre lit. L’idéal serait d’avoir une petite enregistreuse. Transcrivez tout dans un cahier. Vous comprendrez alors, avec le temps, pourquoi tel ou tel symbole revient souvent de même que les émotions qui se rattachent à chacun de vos symboles. Et dans cette quête de compréhension, évitez les formules toutes faites de certains auteurs parce que votre propre schéma de symboles change avec les années. Faites-vous confiance, et, bonne nuit, beaux rêves.