… Est-ce possible?… Lorsque je me suis enfermé dans un monde d’illusions…
… Je t’aime. Cette parole magique qui déclenche l’illusion que celui ou celle qui la prononce devient le dieu capable de combler tous les besoins, de répondre à tous les désirs, de donner une identité, de confirmer la valeur… l’absence de cette parole ou de toute autre marque affective dans l’enfance est-elle responsable de ce grand vide qui habite l’humain?
… Quel lien y a-t-il entre ce vide générateur de souffrance et la difficulté de se lier intimement à un partenaire idéalisé depuis la tendre enfance?
— Pourquoi y a-t-il autant de confusion lorsque le moment de la passion illusoire doit céder la place à la réalité du quotidien?
— Quelle est cette pulsion qui élève les barrières défensives et les marques alors que la ferme intention et la promesse du début d’une relation est d’être vrai?
… Il n’y a pas de réponse magique à ces questions… pas de potion miracle pour accéder à l’intimité… un seul processus détient la clé. C’est Arnaud Desjardins, dans son livre « L’audace de vivre » qui le résume ainsi : « Vous ne pouvez pas aimer si vous ne vous aimez pas vous-même. Vous ne pouvez pas vous aimer vous-même si vous avez peur de vous-même. Vous ne pouvez pas éviter la peur de vous-même si vous vous fuyez. Et si vous vous fuyez, vous vous épuisez pour demeurer à la surface de l’existence. Comment voulez-vous atteindre la profondeur? ». La profondeur, c’est ça l’intimité… et ça commence par moi!
Concrètement, je dois accéder à mon identité et pour ce, je dois faire tomber les barrières que j’ai érigées une à une et qui ont pour nom : souffrances, drames, attachements, émotions, pensées, peurs…
… peur d’aimer, peur d’être envahi, peur de ne pas être correct, peur d’être abandonné ou rejeté.
Ces peurs n’étaient pas là à la naissance. Je me souviens comme il était facile de me faire des petits amis, de m’exprimer lorsque j’étais jeune! Ce n’est qu’au contact de la répression provoquée par les murs de défense des parents et/ou éducateurs que ces peurs ont surgi, masquant ma vraie identité. Choisir de me vivre, c’est donc affronter mes peurs, devenir conscient de tout ce qui m’habite, apprivoiser ma vie intérieure… devenir intime avec moi. Et ça, c’est le prérequis à l’intimité avec l’autre!
L’intimité dans une relation est un processus : « Je reste moi, tu restes toi, nous nous rencontrons dans le « nous »». De là, la nécessité d’être deux personnes, vivantes, distinctes, proches, intimes d’elle-même, en mouvement et qui vont se permettre de se vivre et d’être différentes, et ce, dans le ici et maintenant. L’être humain qui a grandi dans une famille nourrissante lui fournissant le milieu favorable au développement d’une image positive de lui-même et l’accession à son identité, n’aura pas trop de misère à entrer dans ce processus d’intimité, Par contre, la personne issue d’un milieu dysfonctionnel où l’émotion de base est la peur non exprimée (niée par surcroît) et dont le résultat est un sentiment de honte toxique, ne peut pas développer cette estime de soi indispensable pour faire suffisamment confiance à un être différent, pour risquer de devenir vulnérable et partager la vérité sur ce qu’elle ressent, ce qu’elle fait – les bonnes comme les moins bonnes choses – et lorsque les deux partenaires d’une relation le font également, il y a alors liberté et énergie, il y a connexion intime.
… Pour y arriver, il vous faudra le courage pour surmonter les obstacles à l’intimité avec vous et avec un autre : les peurs, les relations non terminées, l’absence de l’identité (dépendance affective), et la peur de l’engagement.