Il y a maintenant douze ans que j’ai choisi consciemment de devenir une travailleuse autonome, avec tout l’engagement que ce choix comporte. Dans son livre Père riche, père pauvre, Robert Kiyosaki, un millionnaire accompli, décrit le travailleur autonome comme celui qui vit la pire situation sur la planète pour gagner sa vie. Statistiquement parlant, je fais d’ailleurs partie du groupe le plus à risque quand il est question de burn out. Je le crois! Je travaille dix heures par jour, six jours par semaine au moins!
Mais qu’importe, quand on est passionné de ce que l’on fait! Comme le dicton populaire l’affirme : le coffre-fort ne suit pas le corbillard. J’aime bien l’argent et tout le plaisir qu’il procure. Il amène avec lui un certain pouvoir sur sa vie donc plus de liberté d’être. De ce fait, je me pose la question suivante au moins deux fois par mois : si j’étais millionnaire qu’est-ce que je changerais dans ma vie? Et au moins deux fois par mois, je suis obligée de vous avouer que je mènerais exactement la vie que je mène aujourd’hui. J’aime ma vie que j’ai construite et imaginée avec plaisir et façonnée à mon image.
Mais pourquoi attendre d’être millionnaire, à crouler sous les lingots d’or pour en profiter? Je ne suis pas la seule, j’en suis sûre. Chaque matin, alors que je lis la petite chronique virtuelle de Marie-Pier et son « Matin magique », je sais que cette jeune femme, elle aussi a rêvé sa vie. Je sais consacrer quand même un moment tous les jours pour m’amuser à ma façon. J’entends déjà les objections de plusieurs disant qu’aujourd’hui, pour se permettre le plaisir de se récréer, ça coûte des sous! Le prix d’admission, la gardienne, l’essence, la petite bouchée au resto, etc.
Je me sens tout à coup le goût de vous partager un plaisir impayable que je me permets de temps à autre. Il ne me coûte pas un sou et rapporte pourtant beaucoup. Je réunis quelques étrangers autour d’une table et ensemble, nous nous récréons dans la joie et les rires. Non, nous ne comptons pas encore nos gros billets, mais en attendant, après que j’aie accumulé des milliers de découpures de revues pour me constituer une autre sorte de banque, par pur goût de créativité, nous nous amusons à trouver un thème emballant et à nous fabriquer un collage au hasard à partir de cette idée.
La dernière fois, c’est mon amie Sonia qui a proposé le thème : Je me respecte et je prends ma place! Chacun fut ému de recevoir sa réponse par image, une réponse qui collait merveilleusement bien à sa réalité actuelle. Comme la vie travaille bien quand on lui donne toute la latitude dont elle a besoin pour nous combler de ses bénédictions. Il ne nous restait plus qu’à concrétiser les actions suggérées par ce collage. Cette activité nous permet de célébrer la vie sous une forme ludique et d’une simplicité enfantine. Nous, les adultes, avons tellement oublié ce que signifie ce mot! Demandons vite aux tout-petits! Ils vont nous enseigner. À moins que nous leur ayons déjà rempli un agenda trop garni de cours et de sorties.
J’adore aussi produire des dessins intuitifs en bonne compagnie à partir de simples gribouillis, ce qui les réconcilie passablement avec les arts visuels puisqu’il ne requiert aucun talent. Nous procédons aussi sur un thème magique comme : je reçois des indications concernant ma mission de vie ou encore je me découvre un nouveau talent. Et que sais-je? Nos seules limites sont celles que nous nous imposons. Les discussions s’animent et deviennent de plus en plus plaisantes. Tout le monde a hâte de montrer au groupe le résultat de ses découvertes sur soi. Nous faisons un brin de jasette avec notre inconscient qui en redemande. Nous exprimons qui nous sommes vraiment dans le grand dénuement. Nous sommes comme des gamins à la « récré », fiers de leur trouvaille. S’amuser est un besoin vital pour l’adulte que nous sommes, rappelons-nous le!