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Qui est le véritable enseignant?

Pourquoi ne pas profiter de la rentrée scolaire pour reconnaître les rôles inconscients que jouent nos enfants dans la société? C’est ce que propose cet article. Depuis l’arrivée des colons en Amérique, certaines institutions et personnes croient savoir mieux que quiconque ce que l’on doit enseigner à nos enfants et aux prochaines générations.

Si nous croyons avoir des choses à apprendre aux enfants, ceux-ci sont également porteurs de grands enseignements comme l’art de vivre le moment présent, vivre dans la pleine liberté d’action et de pensées et être connecté à notre vrai moi. Voyons comment cela se manifeste dans notre quotidien et osons nous questionner sur nos habitudes face aux enfants.

Le moment présent
Dès son plus jeune âge, l’enfant est centré sur ses besoins physiques. Il a une sensibilité plus élevée de ce qu’il ressent. Les besoins de base sont ressentis de façon très forte et dans le moment présent, la seule chose qui importe pour lui est la satisfaction de ses besoins. Par exemple, je me souviens de mon aîné, à sa naissance, combien sa faim était intense et le faisait hurler tellement l’état de faim dans lequel il était le rendait inconfortable. Il était impossible pour lui de se concentrer sur autre chose pendant ce moment d’attente, car pour lui ce « moment présent » était un moment d’attente jumelé au besoin non comblé.

C’est en effet étonnant d’observer à quel point cet état d’être dans le moment présent amène l’enfant dans un niveau de concentration qui le fait oublier tous les autres éléments qui l’entourent. C’est la même chose pour le jeune enfant qui découvre un nouveau jeu et qui l’explore. Il oubliera tout ce qui l’entoure. Il ne répondra pas aux invitations à venir dîner, même s’il est midi!!! Il est dans la découverte et l’aventure. On dirait même qu’il ne nous entend pas. Et c’est la beauté de vivre le moment présent. L’attention est portée sur une seule chose : les « présents » de ce moment.

Questionnement
Cet automne, en échange d’un cours de natation ou de gymnastique, pourquoi ne pas offrir un espace-temps à notre famille et créer dans notre routine un moment où l’on nourrit cet état d’être dans le moment présent, sans ressentir les pressions qu’exige un groupe, et profiter de cet enseignement pour peu de frais? Ce temps n’a pas à être planifié. Il peut tout simplement être intitulé « jeux libres » et vivons ce lâcher prise sur la routine et les résultats.

La liberté d’action et de pensée sous toutes ses formes
Cette proposition est en effet un exemple de la liberté de chacun. Il est toujours fascinant de remarquer à quel point les jeunes enfants font leurs choix de façon spontanée et suivent leur intuition, sans trop se questionner. Vous serez surpris des idées et des suggestions qu’ils inventeront pendant ces périodes privilégiées. L’observation de leurs préférences pourrait même vous mener à découvrir des pistes sur leur mission de vie…

En fait, la pensée de ces jeunes gourous, comme les appelle Pierre Morency dans son livre « Demandez et vous recevrez », est spontanée. Elle n’est pas nourrie par la peur du futur ou la crainte de représailles. Ils veulent apprendre! Ils veulent jouer et s’amuser! Ils veulent rire! Ils veulent profiter de la vie et faire des expériences dans des milieux sécuritaires où le droit à l’apprentissage existe. Car il ne s’agit pas du droit à l’erreur puisque l’erreur n’est qu’un jugement que l’on porte sur le résultat d’une action. Il s’agit bien du droit d’expérimenter la vie, de jouer avec elle d’approfondir tous ses rouages. Ce n’est que vers l’âge de 8-9 ans qu’ils se mettront à analyser leurs gestes et les conséquences de leur spontanéité pour ainsi apporter des changements à leurs comportements liés à différentes peurs. Qui sommes-nous pour juger de ce qui est bon ou mal?

Questionnement
Amusons-nous avec eux et réapprenons la joie de la liberté d’action. Pour se faire, la prochaine fois que nous nous questionnerons sur des difficultés reliées aux enfants, avant d’intervenir, ayons la discipline de nous poser les questions suivantes :

  1. Qu’est-ce qui peut m’arriver de désagréable si je laisse l’enfant continuer? Nous y découvrirons les peurs que cet enfant nous invite à libérer.
  2. Le fait d’avoir ces craintes/peurs m’empêche d’être quoi? Et nous y découvrirons les besoins de notre âme.

Être connecté à notre vrai moi
Les interactions que nous avons quotidiennement avec les enfants nous invitent à nous connecter à qui nous sommes vraiment. Dans leur sagesse et la pureté de leur cœur, les enfants nous demandent de leur faire confiance comme nous leur demandons de nous faire confiance. Ils savent tout ce qu’ils doivent savoir à propos de qui ils sont. Introspection et écoute de notre intuition sont les meilleurs outils de formation pour tout « adulte-éducateur ».

Ce sont les discours moralisateurs (qui trop souvent s’adressent à nous-mêmes) et les différents messages communiqués par la télévision et la société qui finissent par séparer les enfants de qui ils sont vraiment. Plus que quiconque, les enfants ne demandent qu’à s’épanouir à travers nous. Et au même titre que notre entourage, les enfants ne font qu’un avec nous. Ils représentent donc notre reflet, le miroir de nos forces et nos faiblesses.

Questionnement
Après être intervenu auprès d’un enfant, prenons du recul pour nous demander si le message communiqué était réellement pour cet enfant ou s’il ne s’agissait pas d’un message qui devait plutôt s’adresser à nous. Un vieux dicton dit bien « on ne parle que de soi ».

En conclusion, les enfants nous offrent de multiples occasions de nous dépasser, de mieux nous connaître et de démystifier les croyances non bénéfiques et les peurs qui bloquent notre plein épanouissement personnel. En tant qu’« adulte-éducateur », notre devoir est, avant tout, de demeuré centré, d’offrir à ces enfants des modèles d’amour (de soi et des autres), de respect et de responsabilité vis-à-vis les gestes que nous posons et les paroles que nous disons.

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