Je vous propose, dans cet article, un petit moment de réflexion sur le contrôle que nous semblons exercer sur notre destin. Est-ce que nous contrôlons vraiment notre destin? Pour la plupart d’entre nous, à première vue, la réponse est évidemment oui. Mais « si on prend le temps de s’arrêter et d’examiner sa vie, de la façon la plus objective possible, on constate que bon nombre d’événements qui sont survenus, sinon la majorité, l’ont été à un moment inopiné, se sont révélés inévitables et échappaient entièrement à notre contrôle. La plupart du temps, on avait prévu que les choses se passeraient autrement. Et cela s’applique autant aux événements que nous n’avions pas vraiment souhaités qu’à ceux que nous avions désirés. Alors qu’en est-il des quelques événements que nous croyons avoir provoqués? Se pourrait-il que le contrôle soit une illusion? ».
Nous discutons ici de la question du libre arbitre. Un sujet sur lequel plusieurs se sont penchés. L’auteur Christian Boiron affirme… « si on agit d’une certaine façon dans un contexte donné, c’est qu’un certain nombre de paramètres, personnels ou extérieurs, nous sont amenés à cette action-là. Comment pouvons-nous être responsables de ces paramètres? ». Par paramètres personnels, il faut entendre notre état intérieur du moment, nos gènes, notre éducation et notre conditionnement. Quant aux paramètres extérieurs, ils indiquent ce que nous voyons, entendons, touchons, sentons et goûtons. De toute évidence, nous n’avons pas choisi nos gènes et notre éducation. De même, nous ne contrôlons pas ce que nous allons voir, entendre, etc. durant la journée. C’est ce qu’entend M, Boiron par l’expression : ne pas être responsables de ces paramètres.
Comme nous venons de le voir, notre réaction, c’est-à-dire notre façon de penser ou de réagir face à ce que nous voyons, entendons, etc., est donc tributaire de notre état actuel et de notre conditionnement. En effet, deux personnes placées devant la même situation ne répondront pas de la même façon. Chacun réagira selon sa disposition intérieure du moment et selon son conditionnement. Si nous ne sommes pas responsables de notre conditionnement et que nous ne choisissons pas ce que nous allons voir, entendre, etc., au cours d’une journée, comment pouvons-nous prétendre que nous contrôlons notre réaction qui, en soi, crée notre destin.
Se pourrait-il que tous les événements ne font que servir l’intérêt d’un « Grand plan »? Que ce dernier transcende notre perception limitée? Et que finalement, nous serions tous des personnages « vécus » auxquels des gènes et un conditionnement spécifique auraient été assigné afin que puissent se dérouler tous les événements de ce Grand plan?
Cette théorie suggère donc l’existence du fatalisme. Mais attention, nous nous référons ici à la première définition du mot fatalisme dans le petit Robert, c’est-à-dire que tous les événements sont fixés à l’avance par le destin, et non pas à la deuxième qui, elle, réfère plutôt à une attitude de résignation.
Une mauvaise interprétation de cette théorie peut nous amener à penser qu’il n’y a plus rien à faire. Mais au contraire, justement, si tout est déjà décidé, il y a inévitablement plein d’événements à venir, soit des actions et des décisions à prendre en quantité, et non de l’inactivité. Ainsi, nous continuons à prendre des décisions, à agir, mais sans nécessairement avoir un contrôle sur le résultat.
L’ouverture et la véritable compréhension et non la résignation à cette théorie peut entraîner une plus grande acceptation de tous les événements et nous enlever un énorme fardeau inutile.
En terminant, n’oublions pas que cette théorie n’est que conceptuelle. Et tout concept, parce qu’il est sujet à interprétation, est quelque chose que certains acceptent et que d’autres refusent. Mais je me demande si nous avons vraiment le choix d’accepter ou non cette théorie…?