Voici une recette gagnante pour oser « être soi » dans la collectivité que ce soit au travail ou par votre implication sociale et bénévole. Il suffit de marier ces trois ingrédients essentiels que je décrirai d’abord; j’insisterai ensuite sur le dosage requis et les risques d’intoxication psychologique.
Estime de soi
L’estime de soi, c’est la perception de la valeur que vous vous octroyez dans tous les domaines de la vie. C’est l’opinion que vous avez de vous-même. Votre succès dans la vie est intimement lié à l’estime de vous-même.
L’estime est liée à la composante que nous nous croyons dignes et méritants de succès, de bonheur et d’amour. Cette perception intime de soi peut grandement fausser toute notre conception de la vie et du rôle que nous pouvons y jouer.
Mission personnelle
La mission personnelle se définit par notre raison d’être. Elle s’exprime par un besoin ressenti de s’épanouir dans des actions correspondant à notre nature propre, à notre nature unique.
Votre mission est intimement liée à votre estime personnelle, à la valeur que vous vous accordez. Vous serez en mesure d’accomplir votre mission seulement à partir du moment où vous croirez à votre « unicité », et à la différence que vous pouvez produire.
Talents
Notre mission de vie n’est pas un rôle à remplir, mais un talent à laisser exprimer dans un agir essentiel pour soi et qui se veut utile à la société.
Mélanger le tout adéquatement…
L’estime de soi s’avère sans doute la ressource psychologique la plus importante que vous possédiez pour la prise en charge de votre vie, pour demeurer authentique et intègre vis-à-vis vous-même. Poursuivre des buts pour plaire aux autres, au détriment de notre moi profond, causera la déroute intérieure.
Une personne dotée d’une faible estime d’elle-même aura beaucoup de difficulté à se respecter elle- même, et par conséquent à respecter ses besoins, ses objectifs et ses rêves. Elle donnera priorité aux autres et se reniera elle-même.
Au travail, ces mêmes gens vont se démener sans se donner le droit de se reposer ni de profiter de ce qu’ils ont réalisé. De fait, ils vont démontrer que la vie est difficile et se défoncer pour prouver leur valeur. Comme ils se comparent facilement aux autres, en se dévalorisant bien sûr, cela peut compliquer leurs relations interpersonnelles.
Être ou ne pas être bénévole : un couteau à deux tranchants!
Les Québécois ont une riche histoire en matière de bénévolat et d’engagement communautaire et loin de moi l’idée de restreindre votre investissement personnel en ce sens. Mais voici l’occasion de vous questionner sur les motifs profonds de cet engagement et sur les risques qui y sont liés.
Deux comportements possibles peuvent être adoptés : se donner sans compter ou offrir le minimum requis pour survivre dans notre collectivité.
Miroir, miroir : dis-moi pourquoi je me donne tant?
L’être humain fait tellement de choses pour être considéré. La première étant de se renier et d’adopter des masques tel celui « du bon gars » ou « de la fille aimable » pour s’attirer l’attention de ses proches. Pour remplir le vide affectif de son enfance. Pour cacher les blessures du passé et camoufler sa vulnérabilité.
Pour compenser ces vides intérieurs, nombre de personnes vont se défoncer : par le travail, les drogues ou toute autre dépendance. Parmi eux, on comptera les dévoués excessifs et les bénévoles chroniques : c’est leur façon de prouver leur valeur, de « se prouver » à eux-mêmes.
Il est sain de vouloir plaire, mais pas à son propre détriment. Posez-vous ces questions : est-ce que je m’investis au détriment de ma santé physique? psychologique? ou au détriment de mes proches? Est-ce que je les prive de quelque chose?
Vient un moment dans la vie où il faut accepter que l’on ne sera jamais parfait aux yeux des autres, jamais à la hauteur de leurs attentes. Acceptez que certaines personnes vont vous aimer et d’autres pas, peu importe ce que vous ferez.
L’important, c’est d’être conscient et satisfait de votre apport ainsi que des bénéfices que vous y trouvez.
Miroir, miroir : dis-moi pourquoi je me donne si peu?
Certaines personnes ne réalisent pas l’importance du partage, peut-être ceci est-il en lien avec un manque de sentiment d’appartenance à leur groupe de travail, à la collectivité. Le travail du bénévole est essentiel, il joue un rôle de premier plan dans la prestation de tous les services offerts au sein de notre communauté et cela est appelé à l’être davantage encore avec le vieillissement de la population.
Une magnifique chanson de madame Ginette Reno qui s’intitule « Vivre et donner » dit ceci : « Il y a trop de gens brillants et cachés qui sont pauvres d’avoir tout gardé », ne soyez pas de ceux-là!
Dégustez le partage
Bref, à choisir entre trop et trop peu, personnellement j’ai souvent opté pour donner le plus possible dans le respect de mes limites afin de remettre à la société les talents que j’ai reçus et en rendre grâce à la Vie!